Partager la publication "[Critique] STRANGERS : PREY AT NIGHT"
Titre original : The Strangers : Prey At Night
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Johannes Roberts
Distribution : Christina Hendricks, Bailee Madison, Martin Henderson, Lewis Pullman, Emma Bellomy, Damian Maffei, Lea Enslin…
Genre : Horreur/Épouvante/Suite
Date de sortie : 18 avril 2018
Le Pitch :
Une famille se retrouve piégée dans un camping abandonné, en pleine nuit, alors que dehors, de mystérieux individus masqués rodent…
La Critique de Strangers : Prey At Night :
Il a fallu 10 ans à la suite de The Strangers, l’un des plus efficaces home invasion des années 2000, pour débarquer sur les écrans. Une suite qui permet de retrouver les mêmes psychopathes, cette fois-ci lancés à la poursuite d’une famille, dans un parc à mobil-homes.
Slasher movie
Un postulat pas vraiment différent de celui du film original car si on note que cette fois-ci l’action ne se déroule pas exclusivement dans une maison mais dans un espace plus vaste (mais délimité), les personnages pris pour cible sont, à l’instar de ceux qui premier, en plein désarroi. Jadis un couple en instance de divorce (Liv Tyler et Scott Speedman) et aujourd’hui des parents se préparant à laisser leur adolescente à problèmes de fille dans une pension. La suite est du même acabit et finalement, tout ce qui a précédé, soit cette (trop) longue introduction cousue de fil blanc, ne trouve pas vraiment son utilité tant le scénario se distingue surtout par son caractère très prévisible. Bien sûr, le but est de nous faire éprouver un certain attachement envers ces pauvres victimes amenées (ou non) à se rebeller contre les sauvages qui en veulent à leur vie. Mais au fond, Strangers : Prey At Night échoue tellement à faire preuve de la moindre audace au niveau de son écriture, qu’une certaine distance avec les personnages s’installe inexorablement. En d’autres termes et pour faire simple, ici, les clichés sont légion et si les acteurs sont tous solides et contribuent à faire passer la pilule d’un scénario très basique, ils ne peuvent pas non plus faire des miracles et l’attachement que l’on peut ressentir pour eux reste très relatif. Notez que ce n’était pas le cas avec le premier film, qui par contre, réussissait vraiment à nous placer aux côtés de Liv Tyler et Scott Speedman et donc d’exacerber une horreur sourde et inexorable. Strangers 2 lui, est un simple slasher, téléphoné mais bien exécuté. Pas original du tout mais efficace bien que limité.
Back to the 80’s
À la barre, Johannes Roberts (47 Meters Down) fait donc un boulot correct, sans trop de fulgurances. Son problème ? Avoir absolument tenu à exploiter une ambiance très marquée année 80, coûte que coûte, quitte à en faire des tonnes et à noyer son action dans une imagerie un peu maniérée et forcée bien que plutôt agréable. Les tubes de Kim Wilde ou de Bonnie Tyler rythment alors les affrontements tandis que la musique d’Adrian Johnston, très efficace et riche en synthétiseurs, pompe elle aussi les modèles du genre, appuyant assez lourdement la ressemblance voulue par le cinéaste avec certaines des œuvres phares de John Carpenter. Souvent, quand ce n’est pas avec sa bande-originale, Strangers : Prey At Night lorgne vraiment sans aucune subtilité vers Carpenter, parfois en calquant des scènes, comme avec ce pick-up en feu en forme d’hommage lourdeau mais soigné à Christine. Au final, le film, si on ne doute pas de la sincérité de l’hommage, vire à l’exercice de style scolaire et, malheureusement, opportuniste. Dès le titre, qui fait penser à Stranger Things, Strangers 2 enfile ses gros sabots et sacrifie en grande partie l’identité du premier volet pour copier chez d’autres des idées qu’il n’arrive pas à s’approprier, surfant sur une tendance attendue. Les tueurs de leur côté, sont certes flippants mais certaines réactions et la propension du script à aller exactement là où on l’attend, plombent un peu le tableau. C’est dommage mais néanmoins, si on ne fait pas trop la fine bouche et qu’on apprécie le style, Strangers 2 fait le job.
En Bref…
Aussi prévisible que le premier volet était radical et surprenant, Strangers 2 est prévisible et plutôt feignant dans son incapacité à transcender son sujet ou même à faire preuve d’un peu d’audace dans son exécution. Certes efficace et violent, il ne retient pas ses coups mais se montre aussi opportuniste et au final un peu anecdotique.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Paramount Pictures France