A las cinco de la manana…
“Votre bombe, là…elle était mal réglée…gnignigni pouat…alors que ma bombe, celle que j’ai là, elle est enoooorme….parce que quand elle va exploser, alors là…PAF!” (Louis de Funès, la Folie des Grandeurs)
Intervilles
Lu dans le JDD ce matin : Ingrid Betancourt s’interroge sur son avenir politique.
En réalité, Ingrid est désormais comme un éléphant dans un jeu de quilles. La charge émotionnelle et politique liée à sa personne est si réelle, ses ambitions politiques encore tellement incertaines, et son changement de vocabulaire (notamment religieux) si énorme que progressivement le landernau politique commence à réaliser les risques.
En effet, les médias en ont fait une vache sacrée. Pour le moment, la vache redécouvre la verdeur du pré avec plaisir, mais à un moment quand elle en aura terminé avec son enclos, elle risque d’encorner son bouvier !
Elle a deux amours dans sa vie…
En premier lieu, il y a Uribe, qui, parait-il, n’aimerait guère voir la Colombienne descendre dans l’arène politique face à lui. Encore un qui n’aime pas la corrida. En effet, Ingrid Betancourt a déclaré qu’elle voulait se consacrer “à la libération des otages”, et demandé à Nicolas Sarkozy son aide.
Sur ce point, je pense Uribe tranquille : Betancourt choisira plus volontiers l’alliance électorale que la compétition : elle est trop reconnaissante à son ex-rival. De plus, son choix de quitter la Colombie pour rejoindre la France a choqué ses compatriotes, et montré qu’elle entendait assumer pleinement ses deux amours dans sa vie.
Initiales : I.B.
En réalité, je crois que c’est plutôt Nicolas Sarkozy qui a dans la main une arme de guerre. Si j’étais lui, fort cyniquement je l’admets, je proposerais à Ingrid de rentrer en janvier dans mon gouvernement - aux droits de l’homme … et de la femme !
Je lui promettrais évidemment d’avoir la haute main sur la diplomatie de la France à l’égard des FARC. Quant au président Colombien, je lui vendrais le projet en lui faisant comprendre que la meilleure manière d’écarter la “menace Ingrid”, c’est encore de la fixer en France.
Enfin, et surtout, cette nomination ferait hurler de rage la Gauche, renouvelant le “coup” d’Amara et de Kouchner il y a un an et demi. Or, les vieux héros de l’Ouverture sont fatigués : Kouchner a avalé un nombre incalculable de couleuvres, Amara a coulé avec son plan banlieue fantôme, Rachida est décriée unanimement, Bockel a été muselé …
Alors ? Intox ? Nous verrons bien… Le “mythe” Betancourt est né de l’accouplement contre-nature du mouton médiatique et du loup politique. Désormais que cette femme n’est plus seulement une affiche accrochée à un hôtel de ville, mais bel et bien un être fait de chair et sang, les pouvoirs symboliques qui lui ont été conférés risquent de sembler bien dévastateurs à nos Dr Frankenstein en herbe !