Les mots d’enfance
Te viennent comme la craie sur le tableau noir
Ils frottent et ripent et claquent comme un point
Merveilles du blanc et noir
Les mots d’enfance ont tout plein
De poussière dans leur traîne
Et de ceux d’aujourd’hui en robe de deuil
Tu n’attends rien
Rien d’autre encore
Que le chant de l’enfance
.
Elle est si simple la place du mot
Un blanc où ne rien mettre d’autre
Un mot de trois lettres
Un de huit
Au-delà
On sera dans la marge
.
Près du bassin
Un SDF dort
Cuite en cuve sans remord
Des hommes déplient des nacelles
Des guirlandes
Des fils des boules et des couleurs
Noël approche
Et dans la ville forêt
Tout n’est que bruit et silence
Et suit la courbe juste
De ton étonnement
.
Tu aimes bien les chiens errants
Quand ils déchirent les sacs poubelles
Aussi rebondies que leurs flancs sont creux
Le regard craintif qu’ils jettent est le même que
Celui de l’homme qui a faim
Il faut bien en face regarder les chiens
Tu aimes les chiens des rues qu’on
Ne rencontre presque plus
Parce que les poubelles ont porté plainte
Une race s’est éteinte
Race errante
De chambre à gaz
Reste les rues les bourgeois les poubelles
Et quelques hommes
On finira bien par tout nettoyer
.
©Editions Les Carnets du Dessert de Lune
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