Entendu avant-hier par la juge d'instruction chargée de l'enquête sur la disparition du
sous-marin, le 14 novembre dernier, l'ex-chef d'état-major de la
Marine argentine, l'amiral Srur a reconnu que le bâtiment n'était
pas en état de naviguer et que ses subalternes lui avaient caché un
certain nombre de difficultés très graves. Mes fidèles lecteurs se
souviennent peut-être qu'au cours du second mandat de Cristina
Kirchner, la présidente avait procédé à de grands changements
dans l'état-major de cette arme après un autre incident de
commandement : la mutinerie des marins de la Préfecture navale
à Buenos Aires, qui s'étaient enfermés et enchaînés au siège de
leur direction parce qu'un bruit courait selon lequel ils ne recevraient pas
leur solde du mois. Une enquête, sans doute trop rapide, avait conclu à
une faute manifeste de commandement. Visiblement, les changements
apportés pour y remédier n'ont pas résolu grand-chose.
Pendant
que les officiers supérieurs passent à la casserole judiciaire,
l'une des veuves d'un sous-mariniers dénonce sur Youtube, par vidéo
interposée, le fait que le gouvernement (entendez l'Etat) a
abandonné à leur triste sort les familles des disparus qui vont
devoir, cinq mois après la tragédie, faire les démarches
juridiques de déclarations de décès présumés alors que les
pouvoirs publics ne leur ont encore donné aucun document attestant
du sort du ARA San Juan et de son équipage. Non seulement il n'y a
pas eu de drapeau en berne, de deuil national, de grand-messe
officielle pour le repos de l'âme des militaires morts en service,
de décorations à titre posthume, mais il n'y a pas même eu une
lettre de condoléance ni même un document administratif permettant
aux familles de faire les démarches légales...
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12 sur l'appel au secours de la jeune veuve de
marin
lire
l'article de Clarín sur le même sujet
lire
l'article de La Prensa sur les déclarations de l'amiral Srur.