Ce livre fut un énorme best seller du management. Il traitait de la "théorie des contraintes". Et son fil rouge était "Think". Le héros, un dirigeant sur lequel le sort s'acharnait, avait un mentor qui, à chaque fois qu'il venait lui demander de l'aide, disait "think". Ce qui paraissait un peu ridicule.
C'était un livre de circonstances, avec des implications très pratiques. Toutes les techniques de management partent de l'idée qu'il n'y a pas de contrainte. Depuis Taylor, le mot d'ordre est : poussez vos machines à fond. Or, n'importe quel système de fabrication a des goulots d'étranglement. Si l'on produit plus qu'il ne peut absorber, on obtient des stocks inutiles. On gaspille. Les Japonais, qui faisaient alors trembler les USA, avaient compris cette vérité. Du fait de leur culture, ce sont des as de la contrainte.
Qui parle encore des Japonais ? "Il est interdit d'interdire" : il y a quelque chose, dans notre culture, qui fait que nous n'avons pas envie que l'on nous parle de contraintes. Et si c'était la contrainte qui donnait à la vie sa valeur ? Et si affronter les contraintes, c'était, justement, penser ?