Un fantasme est séduisant en partie par son inaccessibilité.
Sa rareté. La presqu'impossibilité de la chose.
Un fantasme est très proche cousine de l'utopie.
Prenons les Canadiens de Montréal. Il se trouve une frange de la population, souvent boomer, qui se plaint de la non francophonité de l'équipe des Canadiens de Montréal. Il fût une époque où Montréal avait droit au tout premier choix au repêchage francophone. Ça datait des six clubs originaux, où Montréal était la seule ville où des francophones s'y sentiraient familiers.
Les boomers ont connu la glorieuse époque où les Canadiens de Montréal était surpeuplés de francophones. Et Montréal collectionnait alors les Coupes Stanley. Avec un club composé à 50% de francophones. De BONS francophones. Ce sont souvent ces mêmes ploucs, assez ringards, qui parlent des insuccès actuels en tentant de faire une corrélation (archi boiteuse) entre le fait qu'il y ait peu de francophone dans le club actuellement et les échecs des Canadiens.
Certains voudraient un club de hockey exclusivement francophone. Ce qui relève à la fois de l'intimidation face aux langues étrangères et de la stupidité abyssale. ET LE TALENT BORDEL?
Si les BONS joueurs étaient tous chinois, je m'en fouterais pas mal que mon équipe entière ait les yeux bridées. C'est du crétinisme que de se souhaiter exclusivement du Québécois. Si un bon Québécois se trouve sur le marché, o.k., essayons-le, mais bien souvent je souhaite le contraire. Pour lui. Il sera harcelé comme jamais ailleurs par l'armée de journalistes qu'on a ici. Vouloir du francophone à tout prix, ça a donné le repêchage de Louis Leblanc, il y a quelques années, une erreur. Et l'embauche de Michel Therrien qui nous as coûté P.K. et Claude Julien. Deux autres erreurs.
Certains fantasmes méritent d'être étouffés. On tasse l'idée du talent sans intelligence et on choisit sous des arguments issus de fantasmes nostalgiques.
Carrément idiot.
Comme le discours actuel sur la parité au Québec. Là-dessus nos regards sont dans la brume.
François Legault a promis la parité si il était élu. C'est crétin. Et opportuniste. Le hasard veut que peu de femmes voteraient en ce moment pour Legault. Drôle de coïncidence non?
Louis-Jean Cormier a mangé une volée de bois vert pour s'être prononcé contre la parité dans les festivals de musique. C'était pourtant intelligent comme réponse. Mais l'intelligence doit, de plus en plus de nos jours, se justifier. Parfois, on n'entend rien dans le bruit.
Choisir des femmes simplement parce que ce sont des femmes est une double insulte. Pour la femme en premier qui n'a pas à être choisie PARCE QU'ELLE EST UNE FEMME, mais là aussi, (comme avec les joueurs des Canadiens), parce qu'elle est crissement bonne et intéressante. J'étais heureux d'entendre Sophie Lorain dire qu'elle ne voulait pas de la pitié de personne et ne jamais être choisie parce qu'elle est femme, mais bien parce qu'elle aurait impressionné par son talent. En deuxième lieu si on a un sexe qui présente plus de gens talentueux, il serait tellement con de laisser tomber ces talents simplement pour arriver 50/50. C'est d'une évidence...
Louis-Jean Cormier a expliqué que le talent devait primer sur le sexe de l'interprète.
Ça
Va
De
Soi
On l'a crucifié pour sa réponse.
On a retenu à la Donald Trump.
Seulement le titre. "contre la parité".
Quand François Legault promet la parité, il promet une connerie. Si il y a 12 femmes talentueuses se méritant des postes de ministre dans un gouvernement qui serait le sien et 15 hommes, il prendrait trois femmes, même si il ne croyait pas tellement en elles? Simplement pour combler les trois postes d'écart?
Faudrait se servir de son jugement.
Condescendant pour les femmes, me dites vous?
Renversez la stat! Ce ne serait pas mieux!
Il y a beaucoup plus d'hommes que de femmes en politique, c'est la seule raison pour laquelle j'ai utilisé cet exemple. Si c'était 15 femmes talentueuses et 12 hommes, Legault, pour honorer sa promesse, prendrait alors 3 hommes, pas tellement bons, simplement pour accoter son imbécile fantasme?
I-diot.
La parité doit être dans l'égalité des chances. L'égalité des chances. D'égal à égale. Partout. Mais au final, il faut quand même prendre les meilleur(e)s. Partout. C'est tellement abrutissant de choisir quelqu'un pour son sexe. Humiliant. Dégradant. Insultant pour les intelligences. Celle des femmes en premier.
Un fantasme.
Une représentation imaginaire par laquelle le moi cherche à échapper à l'emprise de la réalité.
Cette dernière phrase pourrait aussi s'appliquer à la maladie mentale.
Sur cette planète où on désexualise l'espace public, il faudrait commencer par parler de la parité comme de l'égalité des chances. Et cessez de demander l'avis à ceux qui n'en contrôlent pas les vannes. Comme Sophie Lorain. Qui a pourtant eu la même réponse que Louis-Jean Cormier (qui ne contrôle pas plus les vannes des chances). Mais mieux formulée.
La parité est toujours souhaitable.
Mais avec en tête l'envie du talent.
Pas celui du décor politiquement correcte.
Sinon, c'est du fantasme tout simplement très mal géré.
Et pensé comme un piton de barreau de chaise.