Avec le lancement de Free2Spend, au sein de son application mobile, la banque veut inciter les consommateurs à toujours penser d'abord, dans chacune de leurs interactions, à leur épargne et à ce qu'elle leur permettra d'accomplir à terme. Dès le premier contact, le ton est donné : le client est invité, d'une part, à domicilier la totalité de ses revenus sur son compte d'épargne (qui est aujourd'hui le cœur d'activité de UBank), et, d'autre part, à définir un objectif qu'il veut se fixer pour les mois ou les années à venir.
La deuxième étape consiste pour le consommateur à fournir le montant moyen de ses rentrées et de ses frais récurrents. Notons qu'on s'attendrait tout de même à ce que cette tâche soit automatisée, au moins pour les clients de longue date. Grâce à l'ensemble des informations collectées, l'outil peut alors déterminer les fonds disponibles pour les dépenses courantes, qu'il va répartir également sur la période courant entre deux versements de salaires et ajuster en temps réel selon les achats effectués.
Pour prendre un exemple, imaginons que le calcul initial détermine que l'utilisateur dispose de 70 dollars par jour, après déduction de ses frais fixes (électricité, téléphone, loyer…) et de ce qu'il met de côté pour son projet. Chaque jour, l'application lui affiche cette cible et suit son évolution au fil de ses dépenses (qui donnent lieu à un transfert automatique de son compte d'épargne vers son compte courant) : 66 dollars après avoir pris un café matinal, 42 dollars après le déjeuner… En cas de reliquat ou de dépassement à la fin de la journée, il est distribué sur le montant disponible des jours suivants.
Naturellement, on peut arguer qu'il fait peu de sens dans le cadre d'un suivi « normal » de répartir le budget linéairement, car cela ne correspondra évidemment jamais à un comportement réel. Mais ce n'est pas l'objectif de Free2Spend, qui vise exclusivement à rappeler à l'utilisateur l'impact de ses actions quotidiennes sur ses projets à long terme. Dans cette logique, ce qui est important n'est pas de dicter une conduite financière mais plutôt de souligner les moments (positifs ou négatifs) où l'avenir se joue.
Malgré tout, ce choix de mise en œuvre peut constituer un handicap pour l'adoption de la solution. Afin d'atteindre son but d'éducation financière, il faut en effet que les consommateurs acceptent son mode de fonctionnement. Or – autre interrogation sur la psychologie de l'individu ! – il reste à vérifier si un suivi aussi basique du budget disponible ne paraîtra pas trop trivial et, en conséquence, contre-productif. En tout état de cause, dans une première approche, il vaut certainement mieux commencer par un modèle extrêmement simple, quitte à le compléter ultérieurement.