Sarko se met l'Alsace à dos

Publié le 25 juin 2007 par Nico2312
image : timeo
Ca ne marche pas à tous les coups. Autant avec la nomination de Beranrd Kouchner au Quai d'Orsay, Nicolas Sarkozy avait réussi à semer la zizanie chez les sympathisants socialistes (les éléphants n'ayant eux besoin de personne pour s'entredéchirer...). Autant avec la nomination de Jean-Maire Bockel à un secrétariat d'Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, le président de la République ne semble pas être totalement parvenu à rééditer un tel exploit.
Il faut dire que même au PS, le maire de Mulhouse est pour le moins contesté du fait de son adoration revendiqué pour Tony Blair. Comme l'explique François Hollande, "il s'est mis de fait hors du PS, il n'y a pas de procédure d'exclusion, c'est comme pour Bernard Kouchner", précisant ensuite qu' "il était à la droite du parti socialiste, et il est à la droite tout court. C'est sa liberté personnelle. Il était apôtre du blairisme. Il a saisi l'opportunité qui s'offrait à la lui". C'est d'ailleurs à peu près ce que confirme le nouveau secrétaire d'Etat lui-même en affirmant avoir essayé "pendant dix ans" de défendre sans succès ses idées au sein du PS, ajoutant même que "ce gouvernement, avec Nicolas Sarkozy et François Fillon, donne le sentiment de vouloir réformer notre pays avec le consensus le plus large possible".
Mais en plus de ressouder le PS contre un "marginal", le président de la République sème le trouble dans son propre camp. Ainsi la députée UMP, qui vient de battre Jean-Louis Bockel pour la seconde fois en deux élections, Arlette Grosskost, considère que "c'est une surprise très désagréable et une trahison pour l'Alsace". En réponse à cette nomination, elle "sort du groupe UMP tant que Jean-Marie Bockel sera au gouvernement". Même son de cloches du côté du député-maire UMP de Saint-Louis (Haut-Rhin), Jean Ueberschlag, qui a des mots encore plus durs envers Nicolas Sarkozy : "j'éprouve un sentiment bizarre, celui qu'on éprouve quand on est cocu"... Visiblement il n'y a pas que la gauche qui ne comprend pas à sa juste valeur l'ouverture made in Sarkozy...
C'est à croire qu'après un quasi sans faute lors de son premier mois de présidence (ses vacances de nouveaux riches ayant eu lieu avant sa prise officielle de fonctions), Nicolas Sarkozy montre déjà quelques signes de baisse de régime. Que le président de la République fasse attention de ne pas se "chiraquiser", c'est à dire être excellent en campagne et nettement moins bon aux affaires... surtout que son Premier ministre n'est pas loin depuis l'affaire de la TVA sociale (sur laquelle il veint de se raidir de nouveau) de se "juppéiser"...