Ensuite, la voix de la chanteuse Flore vient nous éveiller sur un « Erreur 404 » résolument suave. Les tonalités de Matahari sont ainsi implantées tout en tendresse mais aussi avec vivacité quand débarque le morceau éponyme « Matahari » : les premiers instants nous rappellent cette fois-ci un autre duo français dont l’emprunte sur la musique électronique n’est pas moins grande que celle de Air, à savoir les Daft Punk de Discovery pour le côté rétro-disco et surtout de Random Access Memory pour l’actualité des sons. Et justement, les sonorités deviennent tout à fait disco ici… ou plus loin sur la version étendue et instrumentale « Matahari (le retour) ».
On l’a bien compris, L’Impératrice compose une musique mêlant pop, disco et électronique, tout en conservant l’attrait de la musique made in France en chantant dans la langue de Molière uniquement, se fermant probablement pour l’heure les portes de l’international.
Les clichés sont savamment intégrés dans l’univers du groupe : « Paris », « Vacances », « Masques »… Musicalement, batterie, basse et guitare sont également assez distinctement utilisées, laissant présagé de ce à quoi doivent ressembler les prestations live de L’Impératrice.Je ne l’ai pas oubliée, bien entendu : la collaboration avec Isaac Delusion sur « Dreaming of you » – seule chanson interprétée en anglais – est malgré tout le genre de chansons qui, je leur souhaite, pourrait faire parler de notre jeune groupe de l’autre côté de la Manche (sûrement), de l’autre côté de l’Atlantique (peut-être).
Matahari est au final un album aux charmes indéniables, à la personnalité forte, tout en respectant ses aînés ou prédécesseurs. De façon plus terre-à-terre, L’Impératrice offre un voyage dans lequel on se plaît et complaît, et l’envie de réécouter ses onze chansons s’impose d’elle-même.
Je prends déjà le pari que ce sera l’un des albums et/ou groupes français de 2018.
(in heepro.wordpress.com, le 10/04/2018)
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