"Pour moi, la TVA sociale, probablement, portera atteinte au pouvoir d'achat des Français, ce qui me fait dire que, dans ces conditions, il est probable qu'il n'y ait pas de majorité parlementaire pour la TVA sociale. Je ne vois pas comment on risque d'avoir un pouvoir d'achat protégé avec une TVA qui augmenterait". Non l'auteur ce cette sortie n'est pas Laurent Fabius ou un quelconque membre du PS, mais Jean-Pierre Raffarin.
Certes, depuis son départ de Matignon le Pompidou poitevin n'a pas manqué une occasion de donner des leçons à son propre camp, mais on pouvait légitiment penser qu'il ne s'agissait pour lui que de savonner la planche à Dominique de Villepin qui avait tout fait pour prendre sa place au lendemain du référendum sur le traité constitutionnel européen, mais cette fois-ci l'ancien Premier ministre s'en prend directement à Nicolas Sarkozy qu'il a pourtant soutenu plus que fortement durant la campagne présidentielle. S'il est possible d'y voir de la rancœur de ne pas avoir reçu, comme il l'avait pourtant quémandé, les clés de l'UMP, que le président de la République a préféré confier à Jean-Claude Gaudin, sans doute s'agit-il plus probablement d'une nouvelle preuve, que contrairement aux annonces de François Fillon, la TVA sociale, en plus de ne même pas être populaire au sein même de l'UMP, est néfaste pour le pouvoir d'achat. Jean-Pierre Raffarin n'est d'ailleurs seul de cet avis à l'UMP puisque Jean-François Copé, le tout nouveau président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, reconnaît lui aussi que "le risque inflationniste il existe, il est connu". Même Patrick Devedjian, pourtant sarkozyste convaincu, affirme que la TVA sociale fait partie des "sujets de réflexion qui ne sont pas des projets de gouvernement".
Face à de telles attaques venues de son propre camp, et vu l'effet dévastateur en termes électoraux qu'avaient eu les essais de justification de François Fillon et de Jean-Louis Borloo (qu'il a assassiné en direct à la télé sous couvert de le défendre), le président de la République est obligé de reprendre la main en assurant que "si la TVA sociale n'est pas efficace contre les délocalisations, si la TVA sociale n'est pas bonne pour l'emploi et le pouvoir d'achat, eh bien, on ne fera pas la TVA sociale".
Pire que tout, désormais même les consommateurs s'y mette puisque selon l'UFC-Que Chosir, une "généralisation" de l'augmentation de la TVA "fait prendre un vrai risque" et constitue une mesure "très inéquitable". Et de citer "des études, y compris des services de Bercy en 2004, montrent que l'effet inflationniste est là". Pire que tout, l'organisme de défense des consommateur ose mettre en garde contre l'"expérimentation" à laquelle s'accroche le président de la République Nicolas Sarkozy, en prévenant qu'"il ne faudrait pas qu'elle soit un piège c'est-à-dire qu'on expérimente une TVA augmentée sur des secteurs où cela pourrait marcher" pour ensuite décider de la généraliser.
Si l'UMP et les associations font le boulot de l'opposition, que reste-il au PS ??? Cinq ans pour régler ses problèmes de couples, d'egos et d'absence de programme peut-être ???