Même s'ils n'ont réussi à se mettre d'accord pour les législatives, le PS et les Verts n'ont jamais été aussi proches. Pas sur un plan électoral, ni même en nombre de militants, pas plus au niveau programmatique, mais au niveau de la politique interne où le grand n'importe quoi a été érigé en ligne de conduite.
Depuis le 6 mai, plutôt que de se remettre en cause ou de chercher à poser les bases d'un renouveau en termes d'idées, le PS ne vit qu'au gré des sorties des éléphants avides de mettre leurs pattes sur la rue de Solferino. Pire, depuis le 17 juin les démêlés de l'ex couple Royal/Hollande ont relégué la moindre de trace de vie intellectuelle au sein du parti aux oubliettes. Dernier exemple en date, un pathétique échange sur le thème "à qui appartient le PS ?" : le parti n'appartient "pas à un groupe ou une minorité de personnes dirigeantes", mais "à tous les militants" pour Ségolène Royal. Ce à quoi François Hollande répond : "il n'y a pas de minorité. Il y a des responsables élus par les militants et qui ont donc la légitimité pour diriger le parti". Vu comme ils sont partis, on leur souhaite de ne pas avoir de mobilier à se partager au risque que cela se finisse au tribunal…
Depuis leur création en 1984 les Verts nous ont habitués à un mode de fonctionnement plus proche d'une amicale d'anciens babas-cool que d'un vrai parti politique. Cet état de faits semble enfin commencer à lasser y compris certains cadres du parti : après Jean-Luc Benhamias qui a préféré rejoindre le MoDem (preuve absolue de son désespoir…), c'est au tour d'Yves Cochet de demander ni plus ni moins la dissolution du mouvement : "les Verts sont malades et en miettes, il faut les dissoudre, je ne crois pas aux réformes internes", il faut que "les Verts disparaissent en tant que structure pour réapparaître le lendemain en tant que refondation". Une telle lucidité force l'admiration !!!
Bien entendu cette proposition a été très largement repoussée par le Conseil national interrégional qui fait office de parlement chez les Verts qui a préféré, selon la secrétaire nationale du parti, Cécile Duflot : "rénover les Verts pour montrer qu'effectivement on a changé, qu'on a compris un certain nombre de leçons". Une idée que Dominique Voynet traduit par "il faut travailler sur la crédibilité, l'enracinement de l'écologie"… Vaste chantier en effet.
Face à une telle situation, comme ne pas partager la conclusion aussi désabusée que lucide de Yann Wehrling, le porte-parole des Verts qui a également été leur dirigeant pendant deux ans : "Je ne sais pas où on va et où il faut aller. Je suis un peu paumé"…