J'entendais un ministre dire que la grève des universités avait une explication. Elle est le fait d'élèves qui n'ont plus rien à perdre. Ils savent qu'ils n'auront pas leur diplôme. C'est certainement vrai, mais c'est désobligeant. Et il est regrettable de mettre des gens en situation d'échec.
J'ai eu l'impression que l'on a traité l'université comme nos colonies. Vous voulez l'indépendance ? On va vous la donner. Mais, tous les jours, vous le regretterez, car on ne vous a pas enseigné la recette pour réussir. De même : vous voulez tous un diplôme ? on va vous le donner. Mais il n'aura aucune valeur. Et vous serez bien plus à plaindre intellectuels ratés, qu'honnêtes travailleurs.
Il aurait fallu repenser l'université, pour qu'elle puisse absorber le flot d'étudiants, et qu'elle leur soit utile. Mais ce n'est pas comme cela que se passe le changement en France. Pour autant, ce n'est pas parce que l'on fait tout pour qu'il échoue, qu'il est condamné. La caractéristique du français, c'est sa capacité à se débrouiller.