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Cosette et Casse-noisette

Publié le 08 avril 2018 par Le Journal De Personne

Je suis assise dans un jardin

Je ne sais même pas à qui il appartient

Je ne me souviens de rien...

Ma mémoire défaillante me fait beaucoup de bien

C'est mon amant Alzheimer qui l'entretient

Pour me mettre à l'abri du train-train quotidien.

Tiens ! Tiens !

Je viens de voir tomber une feuille d'un arbre

Je ne sais si elle est encore vivante ou si elle est déjà morte

Et je me dis que rien que cette feuille

M'atteste la présence physique, métaphysique d'un auteur.

Je dirai que son passage de la vie à la mort était écrit

Elle ne s'est pas faite ou défaite toute seule

Elle s'est détachée de l'arbre pour se rattacher à toute la forêt de signes

Qui plaident en faveur d'un jardinier...

Qui a implanté sa petite graine et lui a ordonné de croitre avant de s'éclipser.

Tiens ! tiens ! Ça me revient

Le sens de cette ordonnance...

C'est bien la preuve physico-théologique de l'existence de Dieu

J'hésite entre sa toute puissance et sa clémence.

Une feuille est morte et sans que la nature fasse son deuil

Peut être parce qu'elle en a d'autres en sommeil

Il y a un dieu derrière qui veille ou surveille

Et toute la nature ne tient que grâce à ce brin surnaturel

À Dieu et à son clin d'œil.

Tiens ! Tiens ! Un écureuil

Pour me rappeler que ce n'est pas demain, la veille

Il a l'air de faire main basse sur le noisetier

Ça y est ça me rappelle Casse-noisettes de Tchaïkovski

Et en même temps, les quatre saisons de Vivaldi

Toute la genèse du vivant, du végétal à l'animal.

Je ne vois que le bien, je ne vois pas le mal

Une physique adossée à une métaphysique

Un dieu invisible qui occupe ou s'occupe des lieux

Pour que l'arbre pousse avant que la feuille ne décroche

Ou que l'écureuil s'en mette plein les poches.

C'est physico-théologique

Pour que ce soit fini, il faut qu'il y ait un finisseur.

Infiniment infini...

Je lève les yeux au ciel... et je m'émerveille

De voir le seul œil du ciel, le soleil

Qui dispense gracieusement sa lumière

Pour m'éclairer ou pour faire pousser l'herbe sous mes pieds

C'est sensé, bien agencé.

Zarathoustra disait que toutes les choses étaient enchainées, enchevêtrées et amoureuses les unes des autres...

Je ne sais pas si c'est Dieu ou mes yeux, la raison de cet amour ou l'amour de cette raison qui tombe comme une feuille

Qui se faufile comme un écureuil

Ou qui réchauffe le cœur comme un soleil.

C'est un conte de fées

Où tout ce qui est fait est parfait.

C'est fou ça, j'ai oublié Dieu

Alors que je l'ai sous les yeux !

Auteur interprète : Emeline Becuwe
Scénario : Emeline Becuwe
Actrice : Emeline Becuwe


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