Le Château des Bois-Noirs, Robert Magerit

Par Maliae

Résumé : Au lendemain de la guerre, une jeune fille élevée dans le meilleur monde se laisse épouser par un hobereau de la Haute-Auvergne. Tournant le dos à une existence parisienne vouée à la mondanité, elle ira vivre avec lui dans la retraite anachronique d’un vieux manoir de famille, au cœur des Bois-Noirs, ce petit massif forestier perché entre la Loire et l’Allier, et que le temps semble avoir oublié.
Dans ce lieu d’un autre âge, elle découvre avec quelque stupeur un monde qui n’a pas encore dépouillé son antique barbarie – monde auquel elle décide, tant bien que mal, de s’adapter.
Elle y sera aidée par l’amitié affectueuse – et bientôt passionnée – de son beau-frère. Mais leur inclination, d’abord inavouée, ne tarde pas à s’opposer à la sauvagerie native du mari, personnage taciturne, emmuré dans sa solitude, et qui nourrit pour sa femme un sombre et insatiable amour. Au point de devenir à son tour, poussé par ses démons, le ministre d’un destin qui a fait séculairement de la vieille demeure le royaume de la Mort la plus cruelle.

Avis : Hélène épouse un homme qu’elle connait (trop) peu, et qui va la ramener chez lui, dans un château en délabrement. Le comportement de son mari va alors changer du tout au tout, s’habillant comme un paysan et s’enfermant dans son bureau pour regarder sa collection de timbre, faisant naître un malaise entre les deux époux. On s’enfonce alors dans une histoire en huis clos, qui s’avère plutôt sombre.

J’ai bien aimé ma lecture, mais j’avoue avoir peiné pour la terminer. Le début était très prenant, mais j’ai trouvé que vers le milieu, le rythme s’essoufflait un brin, ou en tout cas j’avais du mal à accrocher. Hélène va essayer de trouver en Fabien (son beau-frère), ce qui manque en Gustave, et ils vont devenir amis et ce sera là plus facile pour Hélène de supporter cette vie. On rentre dans la tête des trois personnages, et on se rend compte qu’il y a beaucoup de quiproquo et de non dits entre eux, et qu’ils communiquent trop peu, ce qui crée le méli-mélo qui va provoquer ce qu’il se passe par la suite.

C’est intéressant et intrigant, on se demande jusqu’où cette histoire va aller et comment elle va se finir, mais le coup de mou m’a vraiment paru long, et j’avais du mal à me mettre dans le livre. C’est vers la fin que mon intérêt s’est vraiment réveillé à nouveau et que les pages se sont tournées beaucoup plus vite.

J’ai assez vite compris ce qu’il en était au niveau de la fin (mais je ne dis rien pour pas spoiler), mais c’était très prenant de voir ce qui allait se passer.

Je n’ai pas éprouvé plus que ça d’attachement pour les personnages. Gustave est incroyable, il est taiseux et ne s’intéresse qu’à lui même, il est mou, insupportable, on comprend que Hélène s’en détache. Fabien est son inverse. Hélène a une personnalité un peu banal, elle est naïve au début de l’histoire puis évolue et devient plus sombre au fur et à mesure des pages. C’était bien de les suivre, mais je n’avais pas vraiment d’empathie pour eux.

Le style d’écriture était très sympathique, je l’ai beaucoup aimé, c’était très beau la façon dont c’était écris.

En bref, une lecture que j’ai bien aimé mais que j’ai trouvé lourde vers le milieu. La fin a réveillé mon intérêt et je me suis bouffée les dernières pages.

Phrases post-itées :
« Elle se rendait soudain compte que leurs paroles semblaient ne plus servir à traduire leur pensée mais à voiler, à recouvrir des choses probablement mortes. »

« Quel danger craindrait-on quand tout ce que l’on attend de la vie, c’est le don de la mort ! »

« Gustave n’existait plus : c’était simplement un principe, la source d’une interdiction, une entité dénuée de présence, un fantôme, un meuble qu’elle avait mis hors de sa chambre, de sa vie. »

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