Chaines info, terrorisme en Allemagne : Errare humanum est, perseverare diabolicum.
Publié le 08 avril 2018 par Pierre Thivolet
@pierrethivolet
Sur Cnews vers 17 heures, c’est la piste terroriste !
Décidément nos media n’apprennent pas de leurs erreurs. Mais le plus diabolique est qu’ils persistent dans l’erreur. Ils ne peuvent résister à l’attraction du « breaking news », à la joie malsaine de l’attaque terroriste, à la répétition en boucle d’approximations, aux logorrhées d’experts auto-proclamés qui jouent avec nos peurs et cultivent nos angoisses. Et donc hier en milieu d’après-midi c’était parti : Nouvelle attaque terroriste en Allemagne. Et immédiatement le piège se refermait sur nous : Dans la demi-heure, nous avions droit à : - La voiture-bélier est le modus operandi préconisé par Daesh. - Si l’Allemagne est la cible c’est parce qu’elle a accueilli 1 million et demi de réfugiés. - Que les loups solitaires ne sont pas si solitaires que ça. - Que la taqqîya, la dissimulation rend de plus en plus difficile la prévention du passage à l’acte, etc…. Et puis, progressivement alors que la piste terroriste s’éloignait, que la police allemande appelait à la prudence, il fallait voir les mines déconfites des rédactions qui s’étaient préparées pour plusieurs heures de directs anxiogènes.Finalement, le responsable est un amok, un déséquilibré lancé dans une dérive meurtrière et suicidaire, plus à rapprocher hélas du copilote du vol Germanwings qui en mars 2015 écrasa volontairement son avion avec 150 personnes à bord sur une montagne des Alpes de Haute-Provence. Horrible à écrire, mais heureusement qu’il n’était pas d’origine étrangère, ou qu’il ne venait pas de manger un kebab car qu’est-ce qu’on n’aurait pas conclu ! Le plus triste, le plus inquiétant est que malheureusement le terrorisme islamique n’a fini de nous frapper ou de tenter de nous frapper. Et de tels dérapages de nos media n’arrangent pas les choses. Ils contribuent à entretenir chez certains, jeunes et moins jeunes et pas forcément « d’origine étrangère », une fascination morbide pour cette idéologie mortifère qui hait notre société et ses valeurs.Alors hier soir, et dans l’attente du prochain édito de Zemmour qui nous expliquera que de toute façon c’est la faute à Merkel et que cela ne se serait pas passé au temps de Chateaubriand, il ne nous restait plus qu’à regarder la chaîne franco-allemande ARTE. Et d’être captivé par un improbable documentaire sur Confucius. Et c’était passionnant, car l’on sait bien que mieux comprendre la Chine c’est comprendre l’avenir du monde, notre avenir. Et cela permettait de conclure cet après-midi calamiteux pour le métier de journaliste avec une des innombrables maximes du philosophe chinois dont on va fêter le 2569 ème anniversaire en septembre prochain : « L'homme sage apprend de ses erreurs, l'homme plus sage encore apprend des erreurs des autres. ». Du coup on se sentait plus sage.