Quand Vanity Fair a demandé à Jennifer de commenter la chose, celle-ci a parlé du tatou de la crise de la quarantaine de son ancien chum. Ce tatou représente un large phoenix multicolore surplombant l'entièreté du dos d'Affleck, renaissant de ses cendres.
"Suis les cendres dans ce type d'évocation?" a demandé Garner. Elle ne voulait pas être les cendres. Elle l'a quitté. Quand les journalistes ont approché Affleck sur le tatou, celui-ci a prétendu qu'il était faux. Pour un film. Temporaire. Des mensonges.
Mais dans la poussière de l'après Jennifer Garner, une recalibration de Ben Affleck semble en place. Il est plus vieux, il a forci du plastron, et son énorme tatou n'avait rien de faux. Il est tout là dans le dos. La rumeur a couru qu'il avait succombé à d'autres femmes pendant son mariage avec Jennifer, ce que son camps a nié. Pendant un temps, on a même parlé du si cliché "il a craqué pour la gardienne" qui était bonne pour son ego. (en photo ici à gauche)
Plus d'une fois, depuis sa séparation, les paparazzis ou les internautes, l'ont surpris en moment de spleen (hilarants tout de même). En peu de temps, Affleck est devenu le parfait mâle blanc de quarantenaire facile à moquer sur le net. Un souffre-douleur qui rejette à la fois cette tristesse plus ou moins vraie, mais une tristesse sur laquelle il serait facile de l'identifier. Les images d'Affleck suscite à la fois humour et compassion. La sympathie rôde autour de lui. Une certaine pitié, aussi.
En mars dernier, deux ans, jour pour jour après avoir nié l'existence du tatou tapissant son dos, il a été photographié sur une plage d'Honolulu, le phoenix renaissant de ses cendres bien en vue. Il prenait une pause pour le tournage de son film (pour Netflix) Triple Frontier. Pendant que ses co-stars, beaucoup plus jeunes, Garrett Hedlund et Charlie Hunnam, faisaient du surf comme deux chiots en folie, Ben, 45 ans, nageait avec une veste de sauvetage rouge en eau peu profonde. L'image marquait les esprits. Le vieux, les jeunes. Le tatou, inexistant il y a deux ans, mais si gros que les ailes de l'aigle envahissent même une partie de ses épaules, a capté toute les attentions.
Il regarde au loin, méditatif, presque bedonnant (remarquez le photoshop de la première photo à droite plus haut). En France ou en Russie, ce type de portrait serait peut-être considéré viril. Gérard Depardiesque dans les années 90 ou Vladimir Poutineux.
Ici, on y a vu davantage Homer Simpson.
La serviette drapée autour de lui comme un enfant devant une piscine trop grande pour lui, empereur romain déchu, toutes les images qui naissaient nous éloignaient de l'image romantique du Voyageur Contemplant une Mer de Nuages de Caspar David Friedrich.
Question de perspectives, me direz vous.
Justement, Moi j'y ai vu plus grand encore. J'ai vu dans cette photo, qui titre cette chronique, la chute d'un homme. Il y a quelque chose dans les yeux de père fatigué qui suggère une certaine panique.
J'y vois aussi la fin d'une certaine sorte d'homme en général.
Qui n'est peut-être pas complètement juste pour Ben Affleck.
Mais qui annonce la fin d'une trop longue récréation.
Il aura besoin du rappel de la signification de son tatou.
Qui ne pourra ni être temporaire, ni renaître de la même manière qu'avant.