Autour du lac
Au tour du lac
qui a plus d'un tour dans son sac
quel que soit le sens qu'on se donne à flâner,
musarder, baguenauder...
pour ne surtout
pas ressembler au coureur d'élite
que l'on croise parfois soufflant, suant,
la ride aride
acquittant son devoir conjugué
en chemin de croix
Oh! Oui!
Souffrir et s'exalter
Deo gratias
casque aux oreilles
tenue fluo, pour faire peur aux sangliers?
ou prévenir de loin les baladins baillant aux corneilles, canards,merles et cie
qu'ils auront bientôt dans leurs encablures un sportif le vrai,
aux effluves viriles et testostéronées
si bonnes pour la santé
Heing?
Autour du lac,
mes pavillons de complaisancesont à l'affut, sont à la fête :
d'un clapotis de petites ondes,
d'un boniment de barbarie,
d'un froissement de feuillages...
et naseaux au vent
tripotant
j'hume l'humus et la vase,
la menthe sauvage ou l'ail des ours,
l'oseille et la pimprenelle...
je m'en offre plein les orbites
et urbide l'espèce printanière
Allez!
Cours forêt!
"Sur la terre des damnés, solitaire,
Étranger aux vérités premières énoncées par des cons,
J'avais touché le fond de la misère
Et je crie, et je pleure, et je ris au pied d'une fleur des champs,
Égaré, insouciant dans l'âme du printemps, coeur battant,
Coeur serré par la colère, par l'éphémère beauté de la vie.
Sur la terre, face aux dieux, tête en l'air,
Amoureux d'une émotion légère comme un soleil radieux
Dans le ciel de ma fenêtre ouverte
Et je danse, et je lance un appel aux archanges de l'Amour.
Quelle chance un vautour, d'un coup d'aile d'un coup de bec
Me rend aveugle et sourd à la détresse,
À l'éphémère tristesse de la vie.
Sur la terre, face au ciel, tête en l'air, amoureux,
Y'a des allumettes au fond de tes yeux,
Des pianos à queue dans la boîte aux lettres,
Des pots de yaourt dans la vinaigrette
Et des oubliettes au fond de la cour...
Comme un vol d'hirondelles échappé de la poubelle des cieux..." Jacques Higelin
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"Pourquoi les Français détestent la SNCF au lieu de détester ceux qui la saccagent?
Sans doute parce que c'est plus facile de gueuler contre le train qui n'arrive pas à l'heure plutôt que contre les connards qui l'on fait disparaître.
comme il est plus facile d'agonir d'injures le guichetier laissé seul face à la foule en colère plutôt que de réclamer la peau des connards qui ont supprimé les postes des collègues du guichetier.
Le train qui ne viendra pas et le guichetier retranché dans sa bulle de verre sont toujours plus proches des usagers (pardon, je veux dire des clients) qui font le pied de grue que le quai que le connards qui ont voté le démantèlement de la SNCF.
Ces connards-là survolent la casse du service public en avion, jamais vous ne les croiserez sur un quai de gare.
Le client frustré s'en prend à ce qui lui tombe sous la main.
La SNCF, bien consciente que les gouvernements successifs s'occupent de la découper en rondelles, communique.
elle ne communique pas pour dénoncer les connards cités plus haut, en inscrivant leur nom et leur adresse sur les panneaux d'affichage.
Elle ne communique pas en faisant distribuer dans les gares les articles des lois européennes qui signent la mort du service public.
Elle communique en signalant que les trains qui arrivent à l'heure arrivent...à l'heure;
non, ce n'est pas une blague.
Tendez l'oreille. Désormais, le contrôleur en chef d'un TGV qui s'apprête à entrer en gare à l'heure indiquée sur les billets précise que le train n° tant va entrer en gare d'Avignon "à l'heure".
il se passe la même chose sur certaines lignes de banlieue. Lee conducteur grésille dans les haut-parleurs hors d'âge que le train de Pontoise va entrer en gare du Nord "à l'heure".
Est-ce que ces annonces sont en mesure de réjouir le voyageur?
Non.
Que le train arrive à l'heur, au départ, tout le monde s'y attend.
Souligner la chose comme s'il s'agissait d'un évènement exceptionnel est plus que maladroit.
Le voyageur ne peut que se dire: "Putain, j'ai eu du bol, la prochaine fois, je passerai peut-être la nuit coincé entre Pétaou et Chnook"
Les conducteurs et les contrôleurs devraient refuser d'insister sur le miracle du train qui arrive à l'heure, ça institue le retard comme norme.
Mais, au fond, n'est-ce pas ce que veut la direction de la SNCF, n'ayant pas le courage de se rebeller contre ceux qui l'étranglent, décide de conditionner le voyageur de telle sorte qu'il accepte les retards. Fatalitas!
Je crois que vous en serez d'accord, il faut poser la tête de l'inventeur du "train qui arrive à l'heure"
sur un rail de la ligne B du RER à une heure de pointe."
Charb "Mort aux trains qui arrivent à l'heure" "Petit traité d'intolérance" Librio