En manchette, en haut, le verdict contre Lula au Brésil
Página/12 estime que l'arrivée au pouvoir de Michel Temer
est le résultat d'un coup d'Etat (golpe) parlementaire
Ici, le coup d'Etat est le fait de la Cour suprême
En une, une néologisme : Página/12 invente le verbe "offshorer"
Entendu hier pendant quatre heures devant la commission des finances du Congrès, le ministre des Finances, Luis Caputo, a défendu l'existence des comptes offshore en les comparant à un système de sécurité économique et juridique (il y voit même des coffres-forts) et en déclarant que la pratique était commune dans toutes les entreprises... Quel aveu du rôle que jouent celles-ci dans l'évasion des capitaux qui handicape l'économie nationale si lourdement et de façon si constante !
L'opposition a ferraillé de toutes ses forces pour obtenir du ministre des réponses claires aux questions qu'elle posait, en pure perte d'après Página/12 qui a trouvé Caputo très doué pour l'esquive.
La une de Clarín
L'audition mouvementée du ministre est reléguée en seconde place
(petite photo à droite)
Le gros titre est pour Lula
Le journal a donc choisi une hiérarchie à l'opposée du choix de Página/12
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Pour le ministre, la détention de comptes offshore n'a rien à voir avec la corruption. C'est une chanson que nous sert le gouvernement depuis le milieu de l'été. C'est bizarre parce que dans le reste des démocraties, c'est bien le cas !
Aux yeux du ministre, l'endettement du pays, qui s'est remis sur le marché international depuis deux ans, ne présente pas non plus un risque aussi sérieux que l'opposition veut bien le dire. On sait pourtant historiquement que l'endettement a toujours été une catastrophe en Amérique latine et en particulier dans le sud du continent. C'est l'endettement, qui remonte souvent à la guerre d'indépendance (comme dans le cas de la Grèce), qui a empêché ces pays de se développer et de se doter d'une industrie propre, les contraignant à se limiter au rôle de fournisseurs de matière première sur un marché mondial dominé par les anciennes puissances coloniales (l'Europe) puis par les Etats-Unis, qui sont en passe de se faire dépasser par la Chine.
Sur la une de La Nación, les deux photos sont consacrées à l'audition au Congrès
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Et puis, sans autre formalité, Luis Caputo a fini par tout simplement quitter la séance, avant qu'elle ne soit levée par la présidence, plutôt que de continuer à subir la mitraille de l'opposition. Même les journaux qui soutiennent la majorité ont un peu de mal à digérer cette désinvolture, dans laquelle on peut voir un mépris non dissimulé de la représentation nationale et des principes mêmes de la démocratie. La séance a dû être reportée. On verra si le ministre revient s'expliquer sur ses décisions et ses étranges interprétations de ce qu'est l'Etat.
Pour aller plus loin : lire l'article de une de Página/12 lire l'article de Página/12 sur la question de la dette nationale lire l'article de La Prensa sur les propos du ministre lire l'article de La Prensa sur le soutien apporté par le Premier ministre au ministre des Finances lire l'article principal de La Nación lire le résumé des quatre heures d'audition dans les colonnes de La Nación lire l'article de Clarín qui se focalise sur un incident des débats digne d'une cour de récréation d'école primaire (à l'initiative du ministre, qui semble assez hargneux, passablement vindicatif et très en-dessous de sa dignité de responsable de l'exécutif) lire l'article de Clarín sur les positions défendues par le ministre