En dehors de quelques aventures rapidement abandonnées, les robo-advisors ont historiquement privilégié des stratégies d'investissement standardisées, proposant à leurs clients une petite palette de solutions, à sélectionner en fonction de leur appétence au risque. A ce modèle de base, Betterment ajoute maintenant une nouvelle option.
Naturellement, il n'est pas question de remettre en cause l'approche traditionnelle des plates-formes de conseil automatisé, l'immense majorité de leurs utilisateurs se satisfaisant largement des quelques choix qui leurs sont offerts (en général 5 à 10), entre le moins risqué et le plus rentable. En revanche, une frange de clients expriment le désir de pouvoir piloter eux-mêmes leurs décisions d'investissement et c'est à ceux-là que Betterment pense avec ses nouveaux « Flexible Portfolios »
Cette possibilité de personnaliser son porte-feuille n'empêche pas de continuer à bénéficier d'un accompagnement. Ainsi, les actions engagées sont contrôlées en permanence et les outils mis en œuvre sont toujours prêts à émettre une alerte quand un problème potentiel est détecté sur les allocations retenues, par exemple un manque de diversification ou une évolution globale hors de la classe de risques définie initialement. Les conseils en matière d'optimisation fiscale restent également disponibles.
L'accès aux « Flexible Portfolios » est réservé aux meilleurs clients de Betterment, à savoir ceux dont le total des investissements dépasse 100 000 dollars. Ils peuvent alors profiter de cette capacité soit en ajustant la répartition d'actifs d'un porte-feuille classique, associé à un de leurs projets existants, soit en créant un nouveau projet avec une allocation entièrement personnalisée. Dans tous les cas, une analyse critique des changements opérés est donc restituée en temps réel afin de guider l'utilisateur.
Au fil du développement de son activité, Betterment étend son champ d'action, à la fois en termes de catégorie de clientèle et de richesse fonctionnelle. Avec les « Flexible Portfolios », la startup touche ainsi, d'une part, des investisseurs avertis qui, cependant, ne souhaitent pas être entièrement livrés à eux-mêmes sur une plate-forme de trading et, d'autre part, les personnes qui désirent adopter une perspective globale sur leur porte-feuille, intégrant aussi les actifs détenus auprès d'autres intermédiaires.
L'idée selon laquelle la faculté de personnaliser les portefeuilles est indispensable pour mieux satisfaire les investisseurs était très répandue à l'époque de la naissance du concept de robo-advisor. Il n'a pas fallu beaucoup de temps aux premiers acteurs pour comprendre que ce n'était pas une priorité pour atteindre le cœur du marché, qui privilégie d'abord la simplicité d'utilisation et la transparence des conditions (ainsi que des coûts maîtrisés). Elle refait surface aujourd'hui pour une cible spécifique, bien identifiée.