Il me semble que cela fait un moment que je n’ai pas mis un truc un peu abscons sur ce blog. En attirant mon attention sur un homme tout à fait exceptionnel, Aredius me donne l’occasion de renouer avec la cuistrerie.
C’est le mot rhématologie qui m’a tracassé. En fait, on devrait écrire rhèmatologie, car le mot vient rhème, un terme de linguistique (le rhème complémente le thème) que Braffort assimile au mot commentaire. Par les temps qui courent, où le commentaire grossi à gros bouillon et bien plus vite que le thème, on comprendra que cette régence pataphysique était de première importance. Par chance, Braffort n’ayant pu faire une thèse sur le fondement des mathématiques (sous la direction de Gaston Bachelard excusez du peu, mais avec Braffort on passerait son temps à s’excuser du peu), il était devenu bibliothécaire et même chargé de mettre en place un nouveau classement. La suite est ici.
Extrait qui me fait rêver : Poète apprenti, j’avais été mis en rapport avec Raymond Queneau par Jean Paulhan, dès 1945. Nous avions surtout parlé Bourbaki et structures mathématiques, puis nous nous étions retrouvés chez les Vian, le 2 décembre 1947, pour une soirée chansons.
Je le revis à plusieurs reprises et plus tard, le 5 novembre 1953, je pris l’initiative d’une rencontre, chez moi, entre Raymond et Jean Margat, déjà éminent hydrogéologue et fondateur de la Jocondologie*. J’en profitai pour évoquer ma naissante Classification alphanumérique. L’idée plut à Queneau qui en fit une analyse succincte, mais très claire, dans le "prospectus" Présentation de l’Encyclopédie (où, curieusement, il me prénomme "Pierre").
* On ne dira jamais assez l’importance de la jocondologie et de la jocondoclastie.
PS:Je classe ce billet sous "Papous" car Brafford me semble faire parti de cette confrérie.