C'est un rejet radical du bien par le mal... lié à un désordre affectif et mental.
Le kamikaze oppose le sommet à la base avant de faire des deux, table rase.
C'est physique et chimique à la fois, la somme arithmétique de toutes ses métastases. Il se décompose avant de poser sa bombe, il est déjà mort lorsqu'il creuse votre tombe.
Sa logique est pathologique : il ne peut concevoir que l'inconcevable, promouvoir que l'effroyable. Son remède, il le trouve en provoquant l'irrémédiable.
Il n'a plus de raison de vivre, mais une raison de mourir : donner la mort sans raison. Paranoïa d'une fourmi qui se croit capable de détruire l'Himalaya, juste en claquant des doigts...
Dans tout attentat, il y a cette folie des horreurs... et il n'y a peut être que cela.
Moi aussi, je peux le jurer devant Dieu : ce sous-homme qui s'apprête à m'égorger n'a pas la foi. Il n'est pas croyant, il croit au néant... pour lui, il n'y a plus d'être mais un trou béant... un abîme qui lui sert de moi intime.
Le 20ème siècle avait ses nihilistes, le 21ème n'aura que ce genre de morts vivants dont le seul espoir est de nous désespérer, la seule crainte : qu'on ne les craigne pas.
Dès lors comment faire pour prévenir un attentat et contenir tous ces êtres en mauvais état qui peuvent à tout moment nous exploser à la figure ou nous trancher la tête ?
Pour nous épargner les divisions, il faudrait peut être réformer notre vision, les voir autrement, se focaliser sur leur véritable tourment au lieu de diaboliser la religion. Ça leur en donne une alors qu'ils n'en ont pas.
Je le répète pour tous les malentendants, leur mal n'est pas religieux, sans partie liée avec Dieu. Il est plutôt en rapport avec l'état des lieux, l'état du monde.
Ce n'est pas une idéologie de la mort, comme on le croit çà et là... mais la mort de l'idéologie.
Pour tous ces damnés de la terre, qui se radicalisent en 3 secondes, il n'y a plus d'enracinement, plus d'ancrage possible, ni crédible...
Seul l'injustifiable les apaise... ils disent que Dieu est grand pour que l'on se taise... cri de douleur pour que l'on meurt aussi et en même temps... de la même mort.
Rugissement sans foi, ni loi, qui exprime leur volonté d'anéantissement.
Ce ne sont pas nos politiques opiniâtres qui peuvent les cerner, mais nos psychiatres qui doivent les discerner.
Il y a trois façons d'examiner cette monstruosité qui nous empêcher de dormir en paix :
- le premier est tragique : on se dit qu'il n'y a rien à faire... que nous pouvons à tout moment être défaits.
- la seconde est dramatique : on se dit que le mal est là, on ne peut en ignorer la réalité, mais on peut s'attaquer à ses conditions de possibilité.
- la troisième est comique : on se dit que le mal est étroitement lié à une race, à une religion... et qu'il suffit... de quoi ? De supprimer la race ? De supprimer la religion ?
Mêmes les régimes les plus totalitaires n'y sont pas parvenus...
Et c'est même à cause de ce genre de projection qu'ils ont tout perdu.
Auteur interprète : Emeline Becuwe
Scénario : Emeline Becuwe
Actrice : Emeline Becuwe