Alors que Freeform a renouvelé ce spin off de Black-ish (ABC) pour une saison 2, je me suis laissé emporter par le vent afin de voir où est-ce que cette série pouvait bien nous emmener. En grand fidèle de Black-ish, je dois avouer que Zoey n’était pas spécialement le meilleur personnage de la comédie de ABC, Freeform a réussi à produire une comédie sur l’arrivée à l’âge adulte et la vie à l’université. Bon, ce n’est pas toujours brillant mais cela a en tout cas le mérite d’être une belle tentative pour une chaîne qui avait tendance à nous délivrer des comédies assez médiocres que l’on pouvait regarder sans trop se pencher sur les épisodes. On retrouve alors toutes les intrigues possibles que l’on a dans les séries pour adolescent(e)s mais la force de cette série tient en une seule chose : Yara Shahidi, l’actrice qui incarne l’héroïne Zoey Johnson. La mécanique n’est pas nécessairement la même que celle de Black-ish mais elle en reprend la structure essentielle ce qui est forcément une très bonne nouvelle. L’alchimie que Grown-ish tente de développer avec les autres personnages fonctionne plutôt bien, permettant ainsi de passer un bon moment régulièrement devant ce qui n’est pas forcément la comédie la plus drôle mais en tout cas une comédie attachante qui tente de parler de sujets forts comme la série paternelle tente de le faire.
Grown-ish utilise à merveille son héroïne en la mettant dans tout un tas de situations. En utilisant à merveille son talent et surtout son énergie communicative, la saison passe à une vitesse folle. J’ai enchaîné tous les épisodes sans trop me poser de questions alors que l’on suit ses aventures entre ses études, ses ami(e)s et bien entendu ses amours. Car la question est aussi de savoir si elle va choisir à un moment le bon petit ami. Si c’est un peu forcé et que cela n’a pas toujours été ma tasse de thé dans ce genre de séries, les romances restent importantes car cela permet aussi de s’attacher plus rapidement et facilement aux personnages. C’est ce qui arrive ici avec Zoey alors que les relations sont justement là et faites pour appuyer le propos et le capital sympathie de la série. Grown-ish tente aussi de nous parler de l’expérience de commencer à devenir une adulte (et d’être une femme, car il ne faut pas l’oublier non plus) sans tomber dans trop de poncifs que bien des comédies de ce genre là pourraient délivrer. La série reste alors honnête du début à la fin, assumant tout ce qu’elle fait et même ses intrigues les plus ennuyeuses (car il y a eu quelques épisodes médiocres tout de même).
Un peu comme Campus Show (le spin off de The Cosby Show qui se concentrait sur la vie de Denise Huxtable à la fac), Grown-ish décide d’évoluer à sa façon sans trop regarder la série originale pour mieux trouver un angle original à explorer. Si Grown-ish a par moment le besoin constant de chercher une conscience sociale dans son propos afin de le rendre plus pertinent et fort, la série a au moins le mérite de ne pas forcer le message final. Il y a donc un bon équilibre entre la comédie familiale dont Grown-ish est l’héritage, et quelque chose de moderne qui tente de parler de sujets pour ados qui changent de ce que l’on a pour habitude de voir. Freeform a fait un très joli pari en commandant ce spin off qui à mon sens a des qualités qui sont complémentaires à celle de Black-ish. La seconde saison que Freeform a commandé fera 20 épisodes, ce qui est une très bonne nouvelle alors que j’ai réellement hâte de voir où est-ce que tout cela va bien pouvoir nous emmener. La série n’est jamais dénuée d’intérêt et parvient à nous proposer tout un tas de bonnes surprises en cours de route. Elle est encore pleine de ressources et le dernier épisode n’est pas là pour dire le contraire.
Note : 6.5/10. En bref, une agréable surprise.