Prenons un exemple de notre vie quotidienne, délibérément lourd de conséquences: prendre le volant de sa voiture et conduire. Certaines règles sont vitales pour une conduite en toute sécurité qui préserve notre vie, celle des passagers et celle des personnes que nous sommes amenées à croiser sur la route. Une de ces règles concerne l’alcool au volant. Nous sommes pratiquement tous d’accord avec le fait que l’absorbtion d’alcool représente un danger et de nous horrifier lorsque nous apprenons au journal télévisé qu’un conducteur qui avait x gr dans le sang d’alcool a provoqué un accident ayant entrainé la mort de plusieurs personnes… et pourtant, soyons honnêtes, nombre d’entre nous avons déjà pris le volant en sortant du restaurant.
C’est ici que la notion de cohérence et de sa difficulté entrent en jeu. Nous savons, nous sommes d’accords et pourtant,parfois, nous agissons dans le sens opposé. Alors que peut-il bien se passer, pourquoi des personnes adultes et intelligentes se comportent-elles ainsi?
Le mécanisme sournois qui se met en marche porte un nom barbare ” la dissonnance cognitive”
Remontons un peu plus en amont…
Nous accédons tous progressivement et lentement à la maturité . La maturité implique que l’on a intégré que le comportement adulte accepte le fait qu’il faut souvent choisir une voie ou une autre et qu’il y a donc des renoncements à faire. Sur le chemin de cette maturité et pendant longtemps, nous avons tous une forte tendance émotionnelle enfantine à vouloir tout avoir en même temps: “avoir le beurre, l’argent du beurre et le …”.
Seulement une partie de nous “rationnelle” sait que cela n’est pas forcément possible car il va falloir bien souvent choisir entre deux choses qui ne peuvent cohabiter ensemble.C’est alors que le “marchandage interne” entre nous et nous va commencer…
“l’alcool au volant est un danger mortel, dans le cadre de la Sécurité routière”, il y a “dissonance cognitive” si nous comprenons bien le message tout en étant souhaitant et bien manger et bien boire et prendre sa voiture pour rentrer chez soi ou, cas plus extrême, si nous sommes dépendant de l’alcool sans un désir de se détacher de cette dépendance.
Pour réduire cette dissonance qui crée une pression difficilement supportable, notre esprit nous propose une stratégie:
- soit nous faisons comme si ce message n’existait pas
- soit nous diminuons la portée de ce message,( ce message est vraiment pour les personnes alcooliques)
- soit nous remettons en cause sa fiabilité, sa crédibilité, en racontant par exemple de nombreuses histoires qui démontreraient que ce message n’est pas forcément exact
Et tout ça pourquoi? Pour avoir justement l’impression de rester cohérent et logique…
Compliqué, compliqué …