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A la frontière belge, dépistage salivaire de drogue

Publié le 25 juin 2007 par Chantal Doumont

test-salivaire-de-depistageA la frontière belge, premiers essais pour le dépistage salivaire de drogue

Par Martin de MONTVALON

"Ouvrez la bouche, tirez la langue s'il vous plait": à la frontière belge, les CRS du peloton autoroutier du Nord-Pas-de-Calais ont expérimenté dimanche au petit matin des tests salivaires de dépistage de drogue au volant sur des jeunes de retour de discothèque.

Le jeune conducteur, qui revient d'une boîte de nuit belge, cheveux ras et haut de jogging blanc, ouvre la bouche, tire la langue: un policier recueille au bout d'un bâtonnet un échantillon de salive, qu'il mélange à une solution, et qui se révèlera au bout de quelques instants positif aux amphétamines et au cannabis.

Dans le cadre d'une campagne nationale lancée le 18 juin et qui doit durer tout l'été, policiers et gendarmes testent partout en France trois systèmes différents de dépistage salivaire des drogues au volant, qui devraient à terme permettre de remplacer par un dispositif plus léger les tests urinaires qui nécessitent un camion de police et la présence d'un médecin.

"Si le dépistage d'alcool est positif, la personne subit alors un test urinaire pour déterminer si elle a pris de la drogue", explique le commandant Patrice Pruvost. "Si ce test urinaire est positif, on lui propose alors d'effectuer le test salivaire".

"Ce n'est pas compliqué, et s'il y a un problème, nous avons les notices", souligne Laurent Vanneste, un des trois membres de la CRS autoroutière du Nord-Pas-de-Calais à avoir suivi une formation d'une journée à Versailles pour l'utilisation des tests, qui manipule les bâtonnets et les solutions dimanche matin.

Devant lui, sur de petits buvards, le mélange entre la salive et la solution chimique laisse apparaître de petits traits rouges, signalant la consommation de cannabis, d'amphétamines ou de cocaïne.

Pour le moment, un médecin assiste aux tests, puisque le protocole de comparaison des trois systèmes de dépistage salivaire contient un test urinaire.

Après chaque test, Laurent Vanneste remplit une fiche, destinée à évaluer la facilité à manipuler les trois systèmes différents mis en concurrence. "La fiabilité des tests est, elle, évaluée par un laboratoire grâce à des prises de sang" également (effectuées en cas de résultat positif) et auxquelles ils seront comparés, explique le commandant Pruvost.

Dimanche matin, en deux heures, trois jeunes conducteurs, qui revenaient tous d'une nuit passée en Belgique, où de nombreux jeunes de la région se rendent chaque week-end, ont été contrôlés positifs au cannabis, aux amphétamines ou à la cocaïne sur l'autoroute A27, à la frontière. Les trois ont accepté de se soumettre aux tests salivaires.

"Ca ne quantifie pas ce que vous avez fumé", souligne un policier à un jeune homme qui vient de reconnaître avoir fumé du cannabis au cours de la nuit, mais qui se révélera également positif aux amphétamines. "Que vous fumiez un mini-joint ou un énorme, vous êtes positif", poursuit-il.

L'air morose, de larges cernes sous les yeux, en jean et tee-shirt noir, un autre jeune conducteur contrôlé positif aux amphétamines et au cannabis peste en se soumettant aux tests salivaires: "Bientôt, la moitié des gens n'auront plus le permis, je vous le promets."


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