Retour sur notre voyage à la découverte de la nouvelle Citroën C4 Cactus en plein cœur du Lubéron.
Citroën nous a invité en février dernier à venir essayer à une heure et demie de Marseille la nouvelle itération de sa C4 Cactus.
Devenue stratégique pour la marque de par son positionnement plus haut dans la gamme, celle-ci fait peau neuve afin de combler le vide laisser par la C4 “normale” qui vit actuellement ses tous derniers mois.
La marque aux chevrons fait donc preuve et d’un peu plus de retenue qu’à son habitude en proposant une relecture assagie de son futur collector Cactus mk1 (si si, vous verrez que d’ici quelques années ce modèle aura son heure de gloire).
AirBumps latéraux supprimés et remplacés par des protections latérales en bas de caisse plus discrètes, barre de toit supprimées, face avant et poupe totalement reprises sans AirBumps, barres de toit éliminées, feux arrières 3D plus long élargissant le véhicule, en bref nous sommes face à un nouveau modèle qui compte près de 90% de nouvelles pièces en comparaison à sa précédente version.
Le volume restant globalement inchangé avec des mensurations quasiment identiques au premier modèle.
Citroën tient la promesse de son esprit « Be Different, Feel Good » en proposant pour sa nouvelle Cactus un large choix de personnalisation (le nerf de la guerre sur ce segment) comprenant neufs teintes de carrosseries différentes combinées à quatre packs Color.
Le Double Chevrons met en avant sur ce modèle son programme CITROËN ADVANCED COMFORT® s’articulant autour des quatre promesses de la marque :
- Filtrer les sollicitations
- Faciliter la vie à bord
- Fluidifier l’usage
- Alléger la charge mentale
Un Cactus bien suspendu
LA grosse nouveauté de cette Cactus version 2018 est donc l’introduction des nouvelles suspensions à butées hydrauliques progressives développées pour pallier la disparition des suspensions hydropneumatiques, devenues trop chères à produire et entretenir.
Ces suspensions étant le marqueur absolu du confort et de l’innovation de la marque, celle-ci se devait de proposer une solution moins chère mais tout aussi efficace pour sauver les fesses de belle-maman.
Les 15680 euros de la Xantia Activa vendue lors des enchères Citroën Héritage peuvent témoigner de l’attachement de sa clientèle à cette signature chevronnée!
Citroën profite donc du besoin de faire monter en gamme sa Cactus devenue bâtarde dans la gamme pour y introduire sa technologie à butée hydraulique progressive développée originellement en 1991 sur les ZX Rallye Raid pilotées par Ari Vatanen, la classe!!
Si ça c’est pas du transfert de technologie!
Héritage sportif oblige, votre serviteur s’est fait quelques frayeurs en testant ces nouvelles suspensions dans toutes les conditions possibles et imaginables et plus particulièrement sur les dos-d’âne, coussins berlinois et nids-de-poules trouvés en quantité dans la région.
Pas sûr que les futurs essayeurs de Megane R.S qui sera dotée également de suspensions à butées hydrauliques s’amuseront autant!
Ce qui est remarquable avec ce principe de butées progressives c’est sa relative simplicité technique.
Tandis qu’une suspension classique se compose d’un amortisseur, d’un ressort et d’une butée mécanique, le système breveté par Citroën ajoute deux butées hydrauliques – une de détente et une de compression – afin de faire travailler la suspension en fonction des sollicitations de la route.
La présence des ces butées hydrauliques offre une plus grande liberté de débattements comparée à une butée mécanique classique, qui absorbe l’énergie mais en restitue une partie dans l’habitacle.
La butée hydraulique progressive minimise donc le phénomène de rebond en absorbant cette énergie.
Après toutes les polémiques autour de la disparition des suspensions hydropneumatiques “Hydractive” historiques au confort ouaté, nous pouvons d’ors et déjà féliciter Citroën d’introduire une technologie innovante sur un segment d’Access qui en était jusqu’à présent dépourvu, les suspensions « Hydractive » étant réservées à certaines C5 et regrettées C6.
La marque aux chevrons intègre déjà ses nouvelles suspensions sur son C5 AirCross qui arrive bientôt en Europe après des débuts en Chine.
À terme, Citroën ambitionne de les proposer sur presque l’ensemble de sa gamme, bravo!
En filtrant efficacement les sollicitations de la route, les suspensions à butées hydrauliques progressives intègrent cette promesse du confort global cher à Citroën.
Une solution technique qui positionne la marque au dessus de ses concurrents en lui offrant de quoi souligner un peu plus sa différence.
Donc OUI ces suspensions à butées hydrauliques sont clairement concluantes, en particulier en compression.
Certes, cette technologie est moins « romantique » que l’historique système hydropneumatique à sphères, mais la présence de ces suspensions nous permet de retrouver cet effet de « tapis volant » présent sur les plus illustres Citroën depuis le mythe DS, offrant cette sensation que le véhicule survole littéralement les aspérités de la route.
Comfort is the new cool
Des suspensions innovantes certes, mais qui se doivent d’être conjuguées à l’excellent travail effectué sur l’habitacle, le point fort de la marque actuellement.
La réussite de des sièges notamment est une véritable invitation à prendre place à bord.
A l’instar d’un matelas, on retrouve sur les fauteuils de cette nouvelle Cactus différentes couches de mousses présentant des duretés différentes entre accueil souple et tenue affermie.
Épaissie de 15mm par rapport à des assises traditionnelles, la mousse haute densité développée pour les sièges Advanced Comfort est très confortable.
On apprécie aussi la largeur des sièges avants qui n’est pas sans rappeler celle de modèles plus illustres tels que les XM ou SM, c’est dire!
Visuellement on retrouve les finitions contrastées sur la partie haute des assises, telle une ligne de flottaison lorsque l’on regarde le véhicule de l’extérieur.
Ce parti-pris graphique, devenu signature de la marque, était présent sur le concept C5 AirCross par exemple et participe de cette impression d’élargissement de l’habitacle de 3/4, malin!
Cet intérieur reste peu ou prou le même que celui de la première Cactus, toutefois il s’est amélioré sur de nombreux petits détails et offre aussi plus de possibilités de personnalisation.
L’habitacle propose ainsi un large choix d’ambiances mixant cuir nappa ou tissu, ambiance sérieuse comme la sobre Hype Grey ou plus lumineuse comme la Metropolitan Red, ma préférée.
Certaines finitions sont quant à elle exclusivement réservées aux versions haut de gamme Shine comme la sellerie Hype Red facturée 1250 euros.
On prend acte de la montée en gamme de la Cactus avec la présence de surpiqûres sellier récurrentes dans l’habitacle, faisant écho à la déclinaison des clins d’oeil autour de l’univers de la maroquinerie et de ses codes esthétiques (coucou les sangles type malle « Vuitton » sur la planche de bord).
On retrouve des astuces originales chères à Citroën pour l’aménagement de l’habitacle, notamment au niveau de la boite à gants qui reprend les petits picots façon “Todd’s” sur sa face supérieure et permettant de poser un téléphone ou une bouteille d’eau sans qu’ils volent au sol dès le premier virage venu.
Cette astuce est aussi à mettre en lien avec l’ouverture par le haut de la boite à gant ce qui permet un accès facilité à cet espace utile de rangement, de fait l’airbag passager se voit déplacé au plafond (solution technique adoptée sur le nouveau Citroën Berlingo également).
L’ensemble est très satisfaisant et se distingue clairement de la concurrence.
Toutefois trop d’assemblages ne font guère illusion bien longtemps.
Les contreportes sont clairement le point faible de cet habitacle avec une présence importante de plastique dur.
Aussi, lors de notre essai, un des capots en plastique couvrant les fixations des anses de portes intérieures s’est retrouvé par terre à la troisième fermeture de portière de notre Cactus ne comptabilisant que 2500 km…
Certains accostages sur la planche de bord laissent aussi à désirer, dommage tant les intérieurs Citroën sont devenus innovants et originaux ses dernières années et clairement au dessus du lot.
On attend une meilleure qualité perçue sur de petits détails qui peuvent nuancer l’enthousiasme de l’expérience.
À pointer aussi certaines absences qui peuvent laisser circonspect.
Pas de miroir de courtoisie sur le par-soleil passager, poignées hautes intérieures absentes pour les passagers…pas certains que l’économie réalisée sur ces postes soit si critique quant au positionnement tarifaire du véhicule, ses manquements se ressentent très vite.
À contrario le choix de supprimer les lèves-vitres arrière n’est pas dérangeant et l’on se retrouve comme sur la première itération du Cactus avec des vitres à compas.
Motorisation
Côté motorisation, nous avons eu l’opportunité d’essayer deux versions essence, le PureTech 130 ch en boîte manuelle et le PureTech 110 ch en boîte automatique EAT6.
Le bloc 3 cylindres de 130 ch du groupe PSA se trouve ici particulièrement bien adapté à mouvoir les quelques 1045 kg de la nouvelle Cactus (un poids déjà très raisonnable), très agréable sur les petites routes sinueuses du Lubéron, les 130 ch permettent des accélérations franches et des dépassements en toute sécurité en dépit d’une boîte de vitesse aux étages assez longs.
Offrant une consommation douce aux alentours des 6 litres en moyenne, aucun euro supplémentaire ne sera à dépenser afin de couvrir un éventuel malus.
Concernant la transmission automatique EAT6 que l’on retrouve également sur les autres marques du groupe, celle-ci est très efficace et offre une douceur à toute épreuve, dommage qu’elle ne soit disponible qu’avec le PureTech 110 qui s’avère un peu juste sous cette configuration. C’est toujours beaucoup mieux que le précédent bloc de 82 ch qui s’avérait vraiment limité pour le Cactus mk1.
Débutant à 16950 euros en PureTech 110 ch boite manuelle ou 179 euros sur 3 ans avec 2000 euros d’apport, les évolutions apportées au C4 Cactus sont concluantes et justifient sa montée en gamme et son nouveau positionnement.
Un peu comme un Dacia Duster, ce véhicule se retrouve sans concurrence directe dans sa gamme de prix (près de 3000 euros moins cher que la concurrence) ce qui lui apporte une forte légitimité sur son segment et une valeure ajoutée notable quant à son traitement intérieur.
Attention à certains arbitrages qui peuvent parfois laisser circonspect, notamment l’absence de miroir de courtoisie ou de poignées de maintien intérieures.
Du reste, le Cactus bénéficie d’une originalité à toute épreuve et d’une vraie signature Citroën avec ses suspensions inédites, très efficaces.
Merci à Citroën pour cette marque de confiance, ne permettant de gouter il y a peu à Genève, de tester leurs derniers modèles et d’interviewer Alexandre Malval, responsable maison du Design.
Plus d’informations sur la marque : Citroën (site de la marque)
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