Premier essai du Model 3 sur ses terres natales.
Quoi qu'il advienne de Tesla, le Model 3 passera à la postérité. Succès fulgurant ou échec cuisant, sa genèse, l'engouement qu'il a suscité, les complications de son accouchement industriel et la couverture médiatique populaire, cette automobile sera le sujet d'analyses, de leçons universitaires, peut-être même de bouquins. Mais qu'en est-il du produit, une année avant son arrivée en Europe ? Plutôt que d'attendre patiemment que le Model 3 vienne à nous, nous sommes allés à sa rencontre sur son lieu de naissance, la Silicon Valley.
Notre modèle d'essai est une version Long Range, la seule actuellement en production.
Nous prenons livraison de notre voiture de nuit, une bonne épreuve pour juger de la facilité de prise en main. Le Model 3 mesure 4.70m de long et 1.93m de large, mais l'impression de compacité domine, sans doute induite par le faible diamètre du volant. L'extrême dépouillement de l'intérieur et l'absence de bloc d'instruments a permis l'abaissement de la hauteur de la planche de bord, alors que sur les voitures classique, elle culmine au niveau de la jante du volant. Les montants A enserrant le pare-brise sont par contre assez massifs et gênent la visibilité diagonale vers l'avant.
En remontant la 101 vers Palo Alto, les premières sensations affluent. Le bruit de roulement est conséquent. Les revêtements des autoroutes dans la baie de San Francisco sont souvent rugueux et bruyants, mais l'amplitude sonore me surprend en comparaison avec la Nissan Altima avec laquelle je viens de faire le trajet inverse. C'est surtout la sécheresse de l'amortissement qui me surprend et sera un thème dominant pendant tout l'essai. Le tarage des ressorts et des amortisseurs est extrêmement ferme, punitif, tant en mode primaire (grosses compressions, basse fréquences) qu'en mode secondaire (filtrage des inégalités, hautes fréquences).