Sango « In The Comfort Of » @@@@½
Sagittarius Laisser un commentaireSi le nom de Sango vous dit quelque chose, c’est que vous êtes très, mais vraiment très curieux, ou pointu, ou chercheur de talents purs. Ou que vous suivez l’actualité musicale via Soulection, ou avez visité son site sangobeats.com, croisé à une soirée. Ou alors je me pose vraiment trop de questions à son sujet tellement son album In The Comfort Of m’a fasciné, car comment ce jeune DJ/producteur au dessus du lot a pu échapper à mon radar?
Petit tour vite fait sur DuckDuckGo pour savoir un peu qui est cet individu… de 26 ans basé à Seattle, qui a sorti un premier essai, North, en 2013 ains qu’une flopée d’EPs. Voilà c’est fait. Sango ne fait pas beaucoup parler de lui, probablement qu’il est plus un homme qui avec de la patience saura se faire reconnaître. Moi-même je suis reconnaissant des trois, quatre personnes que je suis sur les réseaux sociaux (dont DJ Enjay) d’en avoir parlé de ce second album, sans quoi je n’aurai eu le réflexe d’aller écouter de quoi ça retournait.
Sango n’est pas non seulement talentueux, il possède une qualité qui devient recherchée aujourd’hui : la versatilité. Le premier tiers de In The Comfort Of est très axée sur le sampling, avec un « His Name » qui pitche des choeurs gospel façon Budgie, le soulful « Life Without God is Nothing » est plus dans l’esprit instrumental à la Knxwledge ou J Dilla, alors que « One More Thing » utilise plus le sample vocal court comme un instrument, ce qui est la mode actuelle. Sango passe un tour dans la modern soul azurée sur « Mateo 2.19« , avec un faux-air de funk brésilien, ainsi que dans une house music proche de celle d’un Kaytranada sur « Dance For Blessings« . Des samples, mais une palette de registres et d’usages différents.
Les choses ne sont pas moins intéressantes ensuite puisque Sango se montre très à l’aise niveau r&b contemporain (avec les effets vaporeux, ou ‘underwater‘, synthétiseurs grondants,… tous ces éléments-là), et même un peu de trap soul. Tout l’ensemble est interconnecté par la place importante de la spiritualité sur cet album. Pas mal de beau monde participe au projet pour créer des perles, que ce soit l’excellent JMSN (avec le hautement addictif « Chemistry« ), Jesse Boykins III (qui touche toujours autant par sa pureté sur « Twogether« ), Xavier Omar (« Sweet Holy Honey« ), ou plus surprenant, James Vincent McMorrow (« Changing Chanels« ). Certains y découvriront d’autres jeunes artistes à suivre comme Smino et son débit pressé sur « Khlorine« , midnight sur « Light-skinned », ou se laisseront happé par les vibes de « Out My Way/Around You » et dans un autre style, « Rude » avec Jean Deaux, le type d’instrumental exotique que Drake aurait bien chipé. Cerise sur le gâteau : du saxophone sur « Implications« ! Merci pour cette touche throwback.
Chaque morceau de In The Comfort Of est destiné à être un coup de coeur, et pourrait même faire apprécier pour les plus réticents la tournure que prend le r&b depuis plus de deux ans. Ce serait étonnant maintenant de ne pas voir Sango crédité sur bon nombre de futurs projets r&b ou autre.