Je remercie Babelio pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la « Masse Critique » du mois de février.
Le livre : « Comment j’ai infiltré la Gestapo (mémoires d’un agent double) »
Crédit photo : Samsha Tavernier
L’auteur : Jean Lacipiéras (alias Capitaine Ludovic de l’Armée secrète) a raconté dans un livre sa mission d’infiltration de la Gestapo. Durant la drôle de guerre, il se porte volontaire pour les corps francs et lors des combats de mai-juin 1940, son courage lui vaut d’obtenir la médaille militaire. Démobilisé, Jean Lacipiéras rejoint l’Armée secrète et devient le capitaine Ludovic : il mène des missions d’infiltration pour le compte du Service de renseignement. Jean Lacipiéras recevra de nombreuses décorations dont la médaille des évadés et la croix du combattant volontaire de la Résistance.
Le résumé : « Infiltrer la Gestapo… Telle est l’incroyable mission que va remplir, durant la Seconde Guerre mondiale, le capitaine Ludovic de l’Armée secrète.
Grâce à un courage et à un culot à toute épreuve, Jean Lacipiéras (de son vrai nom) va gagner la confiance des Vichystes et, ce qui est beaucoup plus rare, de l’occupant allemand. Gravissant les échelons, ce résistant va bientôt être chargé de mener la répression contre la résistance dans la région de Nîmes ! C’est un double jeu très dangereux qui commence alors pour le capitaine Ludovic. Il prend tous les risques pour avertir ses camarades résistants des opérations allemandes, alors qu’il peut être démasqué à tout moment… »
Mon avis : Il existe beaucoup de livres sur la période historique de la seconde guerre mondiale, laquelle est très riche d’un point de vue narratif, et beaucoup d’entre eux m’ont touché ou heurté (« Le journal d’Anne Franck », « Le chant du rossignol », « Les indésirables », « N’oublie rien en chemin », « Un goût de cannelle et d’espoir » etc.). Avec ce livre, on sort de l’ordinaire. En effet, il s’agit de la réédition des mémoires du militaire Jean Lacipiéras, lequel est également connu sous le nom de Capitaine Ludovic de l’Armée Secrète.
Cet homme courageux et patriote a infiltré la Gestapo pendant des années afin de communiquer des informations clés aux réseaux de résistance, organiser des bombardements sur des sites stratégiques, faire passer la frontière espagnole à de jeunes gens engagés ou encore organiser des évasions de prisonniers.
Pour tout vous dire j’ai été un peu déroutée par ce livre.
D’une part, j’ai trouvé très intéressant de découvrir l’histoire de cet homme, agent double, qui a risqué sa vie à de nombreuses reprises afin de participer à la libération de la France occupée. On ne peut qu’être impressionné par une telle force de caractère et de telles convictions. Jean Lacipièras va voir d’horribles choses et être soumis à la torture, malgré tout, il restera toujours fier et droit.
Ce livre fait également une critique assez vive de la résistance et de la France communiste d’après guerre, ce qui peut paraître bien plus surprenant. Jean Lacipiéras met les points sur les i, documents à l’appui. En effet, il rappelle que beaucoup d’opportunistes et d’anciens collaborateurs ont retourné leur veste à la fin de la guerre et se sont prétendus résistants pour échapper aux purges sanglantes qui ont suivi la libération. Il critique la lâcheté de certains résistants, mais également cette escalade de violence qui a eu lieu après guerre et l’instrumentalisation politique qui s’en est suivie. Jean Lacipiéras subira d’ailleurs un procès en diffamation pour cela. C’est certes dérangeant, mais intéressant et cela lève des tabous encore bien présents en France.
En revanche, ce qui m’a davantage dérangé ce sont les opinions politiques de Jean Lacipiéras (tout spécialement au début du livre) qui m’ont semblé parfois un peu limites, même si l’éditeur prend le temps de nous rappeler dans une longue préface que le contexte n’était pas le même.
Le second hic concerne le livre à proprement parlé. J’ai, en effet, trouvé le style très télégraphique et direct. En conséquence, on lit une succession de faits mais l’émotion, le suspense, la peur pour Jean Lacipiéras qui risque à tout moment d’être pris ne passent pas. C’est dommage car on prend beaucoup de distance avec la lecture. Même s’il ne s’agit pas d’un roman j’étais vraiment curieuse de savoir ce qu’un agent double peut ressentir, ses doutes, ses peurs, ses moments d’adrénaline et on passe à côté de toute cette dimension psychologique.
En bref : Un livre intéressant qui passionnera les férus d’histoire, mais je suis restée sur ma faim et le style m’a laissé de marbre.
Vous êtes intéressés par cette période de l’Histoire?