Je voudrais surtout mettre en évidence à quel point on ne savait rien, on découvrait avec bien trop peu d'aide et de soutien. J'espère qu'Internet sert à quelque chose maintenant ! Pour ma part, je
n'avais que découvert un livre à la maison, bien caché, mais qui m'aura appris bien des choses, ne serait-ce qu'en anatomie. C'était l'été après le bac, en juillet.
Et août me réservait mes meilleures surprises et découvertes, mes souvenirs les plus impérissables, tous réunis en 5 jours.
Bon gré mal gré j'avais obtempéré à rejoindre mi-août la famille à la plage (vacances comme tous les ans depuis toujours), et nous passions du temps avec une cousine tout aussi récente bachelière
que moi, à draguer à la plage, bref, à regarder les beaux bronzés en chuchotant pour comparer nos goûts. Et il se trouve que deux représentants du sexe opposé faisaient la même chose pas loin
! Il n'a pas fallu longtemps pour faire connaissance, et la discussion a été courte avec ma cousine "au cas où", car nos goûts différaient. Entre le look viking et le look brun, moi c'était
"l'indien" ou rien, et l'inverse pour ma cousine, et ils ont vite vu notre choix je crois ! (précision, dans mes 3 amours platoniques, il y avait un très blond !)
J'ai su par ma cousine qu'ils avaient eu la même discussion entre mecs, et qu'au départ ils penchaient tous les deux pour ma cousine (plus extravertie que moi), mais que mon beau brun n'avait pas
de regret et qu'il avait même dit que j'étais "un vrai volcan". Normal, j'étais parfaitement naturelle. Normal, il a été poli et respectueux, et surtout sans attente.
Qu'est-ce que je veux dire par là ?
J'ai trouvé une attitude que je retrouverai bien peu par la suite.
J'ai reçu des demandes sans mots, auxquelles je répondais librement et sans mot également, que ce soit pour me demander si je voulais être embrassée, si je voulais bien ouvrir mes lèvres, si sa
main pouvait aller dans cette direction, et je n'avais qu'à répondre du moindre mouvement.
Tout coulait de source, tout était simple, j'ai eu de la chance donc. Et j'allais avoir bien besoin d'y penser par la suite, car rien que le deuxième à m'avoir embrassée par la suite m'a causé un
choc qui me reste en souvenir. Il y a bien plus d'ignorance que de mauvaise volonté souvent, mais le résultat est le même : chocs et blessures. J'ignore quelles sont les souffrances des hommes,
mais j'ai la croyance qu'elles ne sont pas aussi dures que les nôtres...
Revenons aux bons souvenirs. Nous avions la chance d'être deux filles ensemble, ce qui nous a donné la permission de sortir toutes les deux le soir sur la plage.
Une première soirée, premiers baisers, puis rentrer en voiture, et rester encore dans la voiture, je suis moins raisonnable que ma cousine, et c'est là que j'ai pris goût aux balades de Scorpions !
Une deuxième soirée sur la plage, puis le lendemain, ma cousine et son copain sont partis en voiture, et nous avons finis sous la tente. Ne pas chercher plus loin pourquoi j'aime qu'il fasse très
chaud et que je ne craigne pas du tout la transpiration au contraire !!!
Ce que je ne saurai jamais, c'est ce qui m'a paralysée au point de ne pas y croire et rien dire, quand il a incidemment sorti son carnet d'adresses sous un prétexte plus que quelconque, au moment
où j'étais là pour lui dire au revoir avant de partir avec ma famille... Certes bien 200 kms, mais 19 ans et son permis de conduire, alors... Oh que oui j'y penserai pendant quelques mois
!
Je sais ce que m'a appris cette histoire, mais je ne le savais pas à ce moment là.
J'ai appris à connaître mon énergie, et à y croire puisque c'était vrai. J'ai appris tout ce qu'on communique sans mot, toute l'énergie que les corps peuvent communiquer et transmettre à l'autre,
toute l'intention qu'il faut mettre dans de simples petits gestes, parce que l'intention transmet le désir profond comme par télépathie. J'ai appris la liberté et la place qu'il faut laisser à
l'autre. J'ai appris que comme dans la danse, un homme doit savoir avancer et aussi reculer pour laisser avancer sa partenaire. J'ai appris qu'il peut suivre et accompagner, et non précéder et
presser. J'ai retenu que c'était possible.