Voici ce que j'ai compris (ce qui n'est pas une grande garantie). Le projet de Hegel c'est d'achever la philosophie. La philosophie ? Apporter "à l'homme la sagesse (...) c'est à dire la possibilité de se conduire d'une façon telle qu'il soit possible d'être à la fois libre et raisonnable". La philosophie fait l'hypothèse fondamentale de la raison. Et Hegel pousse cette hypothèse à sa conclusion logique.
En quelque sorte il rejoint mon expérience de ce qui bloque le changement : on a tout en main, mais pas dans le bon ordre. Il reprend donc les idées qui ont émergé dans l'histoire, depuis Platon jusqu'aux Lumières, et il les remet en ordre. Comment ? Par un coup de génie. Ce qui semble s'opposer, comme l'être et le néant, ne sont que des étapes dans un processus de transformation qui aboutit à un être de raison, libre. Ce mécanisme, c'est la dialectique. On vit, puis on prend conscience que l'on vit, et, finalement, on apprend à faire ce que l'on veut de sa vie. C'est la raison qui le permet. L'homme doué de raison obtient exactement ce qu'il désire. Ce qui est la définition de la liberté. Ce processus n'est, d'ailleurs, pas individuel. C'est l'évolution de la société, mondiale, qui apporte à l'homme les conditions nécessaires de sa transformation. Cette évolution, c'est l'histoire. Une fois les nations fusionnées et l'humanité correctement organisée, et l'homme devenu rationnel et donc libre, ce sera la fin de l'histoire. Nous n'en sommes pas loin.