S’achève maintenant une seconde saison de Speechless et le moins que l’on puisse dire c’est que la série est passée un peu inaperçue à mon goût. Peut-être car la série en elle-même n’est pas très visible dans sa façon de développer ses intrigues et ses personnages. C’est mignon, avec des bons sentiments et puis cela parle d’un sujet complexe qu’est le handicap, mais ce n’est pas aussi bon que j’aurais pu l’espérer. Malgré son envie de nous faire rire avec tout un tas d’idées (comme une parodie de « I’ve Got a Golden Ticket » de Charlie et la Chocolaterie), la série tente toujours de trouver sa voie et sa voix. Elle a du mal à trouver une certaine forme d’équilibre dans ce qu’elle nous raconte et pour le coup, je suis forcément déçu du résultat. Mais la série connait le problème des comédies familiales où les enfants grandissent et donc deviennent par définition un peu moins passionnants que l’on ne pourrait l’imaginer. Il y a alors des intrigues qui n’ont pas nécessairement leur place cette année alors qu’elles avaient un peu plus leur place dans la première saison. Mais faire une comédie de genre là, avec un personnage qui a besoin de l’attention de tout le monde, rend le spectacle difficile à tenir sur la longueur. Si l’on devait arrêter Speechless à un moment, je dirais que c’est maintenant à l’issue de cette seconde saison. Non pas que cela soit une comédie ratée, mais disons qu’elle a perdu de son charme au fil des épisodes.
Malgré tous les défauts de cette seconde saison, j’ai tout de même apprécié certaines idées qui sont un peu plus inventives il faut bien l’avouer, que la première saison. Mais l’on a constamment l’impression que la série est en train d’apprendre plus que de réellement démontrer des capacités. Au fil du temps, je me suis rendu compte que certaines séries, bien que sympathique, ne sont pas suffisamment mémorables pour que l’on ait une quelconque envie de s’y attacher pleinement et c’est le cas de Speechless. La série n’arrive pas à m’accrocher autant que d’autres comédies de ABC ont pu m’accrocher. Si l’équilibre entre les personnages et les intrigues est souvent mieux fichu que l’an dernier, il manque par moment un peu de l’humour décapant que la série est capable de produire. J’ai envie de rire en plus d’être touché et je dirais que Speechless souffre un peu des mêmes problèmes que About a Boy, une autre série avec Minnie Driver. Et c’est justement là le problème car je m’attendais à un truc un peu plus passionnant dans un sens. En tentant de creuser aussi d’autres perspectives autour du handicap, la série a réussi à développer certains trucs sympathiques mais tout en restant trop terre à terre, sans véritablement aller creuser le fond du problème.
L’avantage de Speechless reste sa capacité à se mouvoir en tout un tas de choses différentes tout en restant une comédie assez sombre finalement (notamment par son sujet touchant) mais je m’attendais à un truc légèrement différent, un peu plus funky, avec une saison 2 qui aurait enfin appris des erreurs de la première saison. Mais non, elle reste dans ce mélange qu’elle a déjà servi sans trouver nécessairement de façon claire de se renouveler. Si ABC est un tantinet ambitieuse dans ses renouvellement et ses annulations, je dirais que Speechless ne passera pas le cap et n’aura pas de saison 3 mais qui sait, on n’est pas à l’abris d’une surprise. Ce qui est sûr en tout cas c’est que je ne suis pas sûr et certain de revenir. Il y a suffisamment de séries beaucoup plus mémorables à regarder en ce moment, notamment dans le monde des comédies que je peux lâcher aussi tôt une telle aventure. Ce fût sympathique de voir Minnie Driver que j’adore, et de voir une comédie traiter d’un sujet aussi fort que le handicap mais trop peu de choses ont réussi à réellement me passionner au fil des épisodes pour que j’ai envie de remettre les pieds dans cette petite famille bien rangée.
Note : 5/10. En bref, rien de bien palpitant, juste une comédie qui stagne à mon goût malgré ses qualités indéniables.