Le 4 mars dernier, Sergueï et Ioulia Skripal sont retrouvés inconscients sur un banc public de Salibsurry. Ils ont été empoisonnés au Novitchok. Dans la foulée débutent des tribulations politiques à n’en point finir.
Sergueï Skripal a 66 ans. Il est un ancien agent russe mais, plus encore, il est un ancien agent double œuvrant à la solde des services secrets britanniques entre les années 1990 et 2000. Démasqué et arrêté en 2004 par le FSB, les services secrets intérieurs russes, qui estime qu’il a contribué à faire sauter la couverture d’environ 300 agents russes, il est échangé avec 3 autres agents à l’Angleterre contre 10 espions russes à l’occasion des programmes illégaux de 2010. Il s’installe à Salisburry en 2011, sa femme et son fils sont décédés et il ne lui reste plus que sa fille, Ioulia, 33 ans, qui vit à Moscou.
Une fois Ioulia et Sergueï retrouvés, le diagnostic tombent : ils ont été empoisonnés au Novitchok, un puissant gaz innervant développé entre les années 1970 et 1980 par l’URSS dans le cadre du programme Foliant. Les gaz innervant ont pour effet d’empêcher la relaxation musculaire et d’entrainer la mort par étouffement. Le Novitchok, nouveau venu en russe, fait ainsi parti de la même famille que le gaz Sarin utilisé par Sadam Hussein contre les Kurdes, lorsde l’attentat du métro de Tokyo en 1995 ou encore lors de l’assassinat de Kim-Jong Nam à l’aéroport de Kuala Lampur en 2017. Après enquête, le gaz aurait voyagé depuis la Russie dans les bagages de Ioulia.
Une fois le diagnostic prononcé, 21 personnes dont les passant qui ont trouvé les victimes, les policiers qui sont intervenus et les secours, sont examinés. Trois policiers sont hospitalisés dont le sergent inspecteur Nick Bailey qui s’est rendu au domicile de Sergueï Skripal et se trouve dans un état grave. Le 11 mars, tous les clients du restaurant où se sont rendus les Skripal sont rappelés afin de nettoyer leurs affaires du jour ou de s’en débarrasser.
Londres dénonce rapidement une ingérence Russe, une agression. Si le mode opératoire est en effet typique des russes, aucune preuve ne permet de faire le lien. Néanmoins, 14 affaires similaires sont réouvertes par la police britannique et Theresa May a annoncé l’expulsion de 23 diplomates russes. Alors en pleine campagne présidentielle, la Russie a réagi en expulsant à son tour 23 diplomates britanniques. Désormais ce sont d'autres pays d'Europe et les États-Unis qui envisagent d'expulser des diplomates russes.
Actuellement, aucune suite nouvelle est à donner. Quant à nous, nous sommes interrogés dans l’émission à l’image des russes dans l’imaginaire collectif : les russes, tous pourris ?