Vilain professeur

Publié le 05 juillet 2008 par Malesherbes
Le sujet que je traitais dans mon billet a fait l’objet aujourd’hui d’
une tribune libre dans Agoravox.
Vous pourrez, si vous le souhaitez, y voir exprimées diverses opinions, dont ma propre réaction à un commentaire qui fustigeait l’enseignante en cause. Je ne me suis pas exprimé vis-à-vis de l’auteur de cette tribune, bien que son propos sur l’Education nationale m’ait semblé trahir son passé (ou peut-être même présent) de prof. Quand il dit : « illustrer la méchanceté par la photo », je crains qu’il ne tombe précisément dans le formalisme qu’il dénonce.
Telle que l’histoire nous est rapportée, ce n’est pas le professeur qui a choisi la photo pour illustrer la méchanceté mais plutôt l’élève qui a apporté cette photo et qui a considéré qu’elle exprimait de la méchanceté. On reconnaît dans l’expression citée plus haut une caractéristique fondamentale de l’enseignement français. C’est le professeur qui détient la vérité et aux élèves de l’accepter. L’idée même que ceux-ci puissent émettre des idées originales et s’écarter de la doctrine est fondamentalement pernicieuse et doit être combattue avec vigueur. C’est peut-être là la source de notre faible esprit d’initiative et de notre peu d’appétence pour la création d’entreprises. Le fait qu’un élève puisse dire, paraphrasant Hugo : « cet homme est méchant », en toute innocence, sans même savoir de qui il s’agit, échappe totalement à certains enseignants. Mais il est évident que l’enseignant est dans son rôle si, après cette première expression de l’élève, il s’applique à lui faire préciser sa pensée : en quoi cette photo reflète-t-elle la méchanceté, n’y voit-il pas d’autres sentiments ?
Ces considérations nous éloignent d’autres aspects beaucoup plus consternants de cet épisode :
- La délation
- L’acceptation de la délation
- La qualification d’outrage à une personne qui, par son attitude dans nombre de manifestations officielles, se déshonore elle-même et, avec elle, notre pays
- Le temps perdu à des babioles indignes d’intérêt quand tant de tâches plus importantes l’attendent