Le Journal d'Hélène Berr fait partie de ces livres que j'hésite à ouvrir. Peur d'entrer dans l'intimité d'une vie, dans la violence d'un temps...
On entre à pieds joints dans le quotidien d'Hélène, dans ses cours, dans ses réunions amicales, ses flirts, ses lettres, ses occupations. Paris est occupé mais ça ne se voit pas trop. La vie continue, douce et stimulante pour cette jeune intellectuelle. Et puis, orage dans cette vie tranquille et insouciante, le père d'Hélène est arrêté et emprisonné à Drancy. Voilà qui rend la menace plus concrète et qui ouvre les yeux d'Hélène. A partir de ce moment, la fraîcheur demeure mais l’émerveillement naïf est révolu. Elle s'engage, elle suit les déportations, elle écrit... Et jusqu'à sa déportation, on suit les craintes d'Hélène, ses interrogations, ses considérations sur l'humanité.
S'il n'a pas la puissance du journal d'Anne Frank ou d'Etty Hillesum, il constitue un témoignage intéressant de la période. Mais ce n'est peut-être pas le plus essentiel.