On ne voit pas chez elle de tissus imprimé de grands motifs et elle privilégie l'uni avec un jeu de quelques couleurs. Pour l'hiver prochain ce seront le noir, le blanc (deux couleurs qu'elle affectionne) mais aussi le bronze, le camel et un très joli gris acier aux reflets bleutés.
La couleur vive est discrète mais présente. On voit surgir le corail sur un blouson ou une chaussure basse, et parmi les motifs d'un foulard plié qui dépasse légèrement du décolleté d'une robe-manteau (un des best-of de Kristina) ou qui flotte comme une bannière au bout d'un sac.On remarque les manches trois-quarts de cette robe-manteau d'où dépassent de très longues manches, tout à fait typiques du style de la créatrice.D'une saison à l'autre on retrouve les bottes, recouvertes de guêtres à fermeture éclair en hiver, de très longues ceintures (même si elles sont moins démesurées cette fois-ci) qui peuvent être nouées, dédaignant l'usage de la boucle pourtant présente, rappelant les créations de Elsa Peretti pour Halston. Ou même détournée en cache-cou quand elle est en fourrure.Avec ou sans ceinture, de 5 comme de 10 centimètres de largeur, la taille est toujours marquée, à une exception près avec cette blouse fluide d'où s'échappe une jupe bouillonnante ponctuée de pois brillants. Le même tissu a servi pour un chemisier qui accompagne une jupe marron glacé dont le plissé est inspiré par le travail de Mariano Fortuny.La créatrice ose la transparence, mettant en valeur la poitrine ou les jambes, qui se montrent franchement sous une jupe hautement fendue. On regrette alors que les mannequins soient si maigres ... et rarement souriantes, comme si la mode était quelque chose de si sérieux qu'il faut l'arborer le visage fermé ...
Comme elles semblent confortables ces chaussures-chaussettes plates ! Aussi belles avec une jupe que sous un pantalon.Kristina réitère les découpes comme elle les avait pratiquées dans la précédente collection. La ligne est près du corps mais une ceinture battant l'air ou des franges de soie confèrent de la fluidité à la silhouette.Qui dit hiver dit fourrure, fausse bien entendu. On la surprend au bout d'un bras, telle une moufle gigantesque, ou sur la hanche, en manchon dont la courroie est articulée.Le blouson à capuche demeure lui aussi au fil des saisons. Là sur un pantalon aux poches plaquées au-dessus des genoux.
Mais s'ajoute désormais le shearling (peau de mouton retournée) en combinaison avec le vinyl, que l'on trouvera marqué par l'influence des couleurs et textures du travail d'Alberto Burri.
La collection reprend également l'ADN de Montana, avec ses épaules oversize, et ses silhouettes précises qui marquent et dessinent la taille au moyen cette fois de très larges ceintures.
J'ai applaudi une veste de laine blanche, toute droite, coupée comme un veste d'homme sans réellement donner une allure androgyne.Les jeux de matières sont très réussis comme en témoignent les photos. Le cachemire réconfortant se mélange au coton laminé, et la soie. Une laine noire mate s'associe à un vinyl brillant ; une gabardine bleu marine est rehaussé d'une ceinture noire.
Une soie bronze jouxte un Prince de Galles ton sur ton. Les surpiqures blanches sont discrètes mais perceptibles sur les manches chocolat.
Un imper léger et transparent flotte sur un trench. Les superpositions et les découpes originales se conjuguent avec élégance. Enfin le soir les épaules sont dénudées ... émergeant en toute simplicité d'un décolleté de soie noire.
Kristina Fidelskaya prouve avec ce défilé qui aura duré presque trente minutes, combien elle sait désormais combiner modernité et classicisme avec élégance et féminité, tout en osant parfois un clin d'oeil androgyne. Les modèles semblent faciles à porter, en de multiples circonstances, soulignant intelligemment la silhouette.
On murmure qu'elle a songé à
Stella Tennant en dessinant les vêtements. Cette top-model iconique des années 2000 aimant avant tout les vêtements intemporels et confortables qui ne risquaient pas de devenir ridicules à porter vingt ans plus tard. Son style cent fois copié jamais égalé, se traduisait par une fantaisie de superpositions de styles que l'on retrouve effectivement dans ce défilé.Si on reconnait des constantes par rapport à la précédente collection on remarque que la créatrice joue avec plus de charme sur les formes, les structures et les matières. Elle révèle un don manifeste. Il faut, de toute évidence, ne pas la perdre du vue.
Ce sont surtout les top-models et l'équipe de la créatrice qui ont profité du cadre, assez magique mais je ne me suis pas sentie frustrée parce que j'avais eu la chance d'une visite guidée privée dans ce très beau musée il y a quelques années. je vous le recommande fortement.En levant le nez on pouvait quand même admirer d'immenses scènes de bataille.
Peut-être aurez-vous la chance de surprendre comme je l'ai fait une petite troupe de ... lapins pas du tout sauvages près des canons (on les voit très bien en cliquant sur l'image qui apparait en grand format).
La silhouette de Napoléon semblait monter la garde lorsque nous avons quitté les Invalides à la nuit tombée ...
Les photos qui ne sont pas logotypéesA bride abattue sont @imaxtree.com