La Galerie Thaddaeus Ropac du Marais (7 rue Dubelleyme), à Paris, offre à voir une vingtaine de peintures de Yan Pei- Ming. Jusqu’au 21 avril. Mardi-samedi, 10-19h. Un régal!
Sur le grand mur blanc du fond, le pape Paul III zyeute du coin de son oeil coquin (lubrique?) la jolie Suzanne à moitié nue. Les deux toiles côte à côte… Bien vu! Drôlement irrévérencieux! Parfait! Et revoilà le pape Paul III sur le mur de droite, deux fois représenté, encadré par une scène porno. Et, sur le troisième mur, c’est au tour d’un cardinal d’être le voisin de femmes nues.
L’exposition a double intérêt: montrer des huiles et des gouaches (rares aussi chez lui) de Ming sur un sujet qu’on lui connaît peu, le nu et l’érotique. Et leur associer ses célèbres portraits pontificaux, dont sa reprise du Titien.
Haut, au-dessus de la porte, un autoportrait géant surveille le tout.
Au-delà de la virtuosité du geste pictural de Ming, on apprécie ici le choc des époques (une jeune femme avec son téléphone portable non loin d’un pape du XVIème siècle), le choc des idées, des cultures, des réalités, des morales, des genres. C’est l’expo des chocs et des contrastes. Même dans les couleurs: ces messieurs de l’Eglise sont peints de grands balayages rouges, pourpres ou bleus. Les femmes sont peintes en dégradés de blanc et gris clair.
Belle confrontation, donc. Avec, pour point commun, le brio bien connu du peintre chinois-dijonnais! Coulures et toniques coups de pinceau créent la lumière, le volume, les lignes…etc
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