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Critique Ciné : L’affaire Roman J. (2018)

Publié le 21 mars 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

L’affaire Roman J. // De Dan Gilroy. Avec Denzel Washington et Colin Farrell.


Dan Gilroy, à qui l’on doit déjà Night Call (2014) se retrouve pour la seconde fois derrière la caméra (et au scénario bien entendu) pour mettre en scène l’affaire Romain J. Israel. C’est l’histoire d’un homme, complexe, qui a passé toute sa vie à défendre les droits civiques. Sauf que tout cela lui a coûté cher, mais l’histoire est touchante et Denzel Washington, nominé aux Oscars mérite amplement sa place. Comme son précédent film, Dan Gilroy décide donc de se concentrer sur un personnage décalé, qui ne veut pas entrer dans le moule de la société dans laquelle nous vivons et qui n’arrive pas à trouver leur place. Si ce n’est pas une escalade de violence comme dans Night Call et que le propos de L’affaire Roman J. est plus réfléchit et dialogué, cela n’en fait pas pour autant un mauvais film. On y retrouve alors une mise en scène soignée et sobre, peut-être par moment un brin trop académique mais pas dans le mauvais sens du terme pour autant. Si Night Call proposait de critiquer des institutions (celle du journalisme), L’affaire Roman J. s’attaque aux droits civiques et à la justice de son pays. On sent que Dan Gilroy a fait des recherches pour que son film respire le réalisme dans lequel il parvient à nous plonger.

À la mort de son mentor, Roman J. Israel, avocat aussi idéaliste que déterminé, voit sa vie bouleversée. Dans l’univers des tribunaux surchargés de Los Angeles, celui qui fut son modèle et une figure légendaire des droits civiques laisse un vrai vide. Recruté par l’ambitieux George Pierce, Roman se lie d’amitié avec une militante de l’égalité des droits. Confronté à des événements extrêmes, il va pourtant remettre en question l’engagement qui a déterminé toute sa carrière…

L’affaire Roman J. met alors un pied dans la marre afin de parler du système judiciaire et carcéral américain, et surtout ô combien il a besoin d’être réformé car il n’est plus du tout en adéquation avec la société actuelle. L’intelligence ici est donc de proposer une réflexion au travers d’un personnage, Roman J. Israel, un activiste qui s’engage et propose ses idées. Denzel Washington incarne alors ce héros avec beaucoup d’aplomb sans jamais déborder, ni dans le pathos ni dans les traits de caractère qui auraient pu facilement le laisser plonger dans la caricature. Colin Farrell de son côté reste fidèle à lui-même mais là aussi dans le bon sens du terme, sans tomber dans tous les pièges du genre non plus. Pour incarner le héros, Denzel a subit pas mal de modifications physiques : se faire retirer les facettes sur les dents, se laisser pousser les cheveux ou encore porter des chaussures trop grandes pour modifier sa démarche. C’est étonnant et le résultat est sans appel : Denzel Washington brille. Je ne l’avais pas vu aussi en forme depuis Equalizer (dont le second volet arrive cette année au cinéma). Enfin, la toile de fond, celle de la vie de Los Angeles, est là aussi intéressante alors que l’on nous la montre sous ses angles les plus cosmopolites avec les différentes catégories socio-économiques, sans prendre parti.

Note : 8.5/10. En bref, un très joli film avec un beau message.


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