"Dans la catégorie assassins, manquait plus que lui", clame la une
(traduction idiomatique et non pas littérale)
L'ex-capitaine de vaisseau Alfredo Astiz, que l'on a surnommé l'"Ange blond de la Mort", fait partie des criminels de la dictature qui pourraient bénéficier d'une mesure d'aménagement de sa peine, une mise en liberté restreinte qu'est la prison à domicile. On sait ce que cela signifie en terme de symbole (une vraie provocation à quelques jours de l'anniversaire du coup d'Etat) et pour la vie du voisinage. Le responsable policier Etchecolatz, qui avait bénéficié de cette mesure, cet été, et s'était installé à Mar del Plata, vient de retourner derrière les barreaux, dans le pénitencier de Ezeiza, non loin de l'aéroport international de Buenos Aires.
En ce qui concerne Astiz, qui a été condamné entre autres crimes pour l'arrestation, la torture et l'exécution extra-judiciaire de deux religieuses françaises, la mesure doit être décidée par un tribunal et il faut donc attendre ce qu'en diront les magistrats, qui ne sont pas tous acquis à ce type d'assouplissement des peines.
L'affaire est assez sérieuse, eu égard au caractère emblématique du sinistre détenu, pour que trois journaux s'en fasse l'écho ce matin : Página/12 qui en fait sa une, avec deux titres scandalisés, sur la première page et au-dessus de l'article concerné, La Nación qui se contente d'un simple entrefilet de deux paragraphes et Clarín qui publie un article complet.
Chaque chose à sa place, titrait Página/12 le 17 mars dernier,
lorsqu'on a appris le retour en prison d'Etchecolatz
que l'on reconnaît dans ce montage sarcastique