Panique : les poupées sexuelles débarquent à Paris

Publié le 21 mars 2018 par H16

Diantre, fichtre et sapristi : le tout Paris coquin est en ébullition ! On apprend, tout consterné, qu’un commerce de poupées sexuelles vient de s’ouvrir dans la capitale, ce qui met en émoi différentes associations puritaines ainsi que quelques bourgeois effarouchés siégeant au Conseil de la municipalité parisienne.

L’affaire est maintenant connue de tous tant elle a été relatée par maints articles de presse : depuis le premier février dernier, l’entreprise Xdolls, dans le XIVème arrondissement de Paris, propose dans ses trois chambres à ses clients d’avoir des relations sexuelles avec des poupées en silicone haut de gamme. Autrement dit, des clients peuvent louer des jouets sexuels pendant une ou deux heures dans un cadre discret…

Ce qui a déclenché la colère des élus communistes et Front de gauche au Conseil de Paris, dont la morale semble toute froissée à l’évocation de la nouveauté. Ils sont d’ailleurs très vite rejoints par « Le Nid », l’association féministe qui accompagne les victimes d’exploitation sexuelle, qui souhaite comme nos communistes pubidonds faire fermer le lieu au prétexte que, je cite Lorraine Questiaux, avocate et porte-parole de l’association,

« Xdolls (…) est un endroit qui génère de l’argent et où on simule le viol d’une femme. »

La préfecture a donc été prévenue, la police alertée, les instances judiciaires sont toutes au taquet… Mais comme ici, on parle bien d’objets inanimés, et que toute la démarche commerciale du gérant est déjà entièrement encadrée, tout ceci apparaît parfaitement légal.

Mais pour nos prudes progressistes et pour nos féministes rigoristes, peu importe ici que nous soyons en présence d’objet et que ceci soit légal : on vous dit qu’il s’agit d’une dégradation de l’image de la femme, voire (et c’est encore pire) que certaines de ces femmes auraient des caractéristiques si proches des enfants que les actes seraient alors assimilables à des actes pédophiles.

Affirmations bien lourdes immédiatement suivies d’une pétition visant à faire fermer l’établissement : il ne faudrait pas que la prostitution soit remplacée par un commerce de poupées ou que des pédophiles assouvissent leurs pulsions sur des objets plutôt que sur des enfants, comprenez-vous. Tout le monde sait, du reste, que le développement de la pornographie entraîne une augmentation des assauts sexuels et des viols ! Pourquoi en serait-il autrement avec ce cas d’espèce et ces poupées ?

Comment ça, non ? Comment ça, au contraire ? Comment ça, la prostitution légale diminue les délits ainsi que les crimes sexuels et les MST ?

Mais…

Mais enfin, il semble évident que cet établissement n’est qu’une maison-close à peine déguisée, n’est-ce pas ! Ce qui, au passage, permettra de requalifier de la même façon toutes les boutiques qui vendent des godemichets et des poupées gonflables en succursales de l’esclavagisme sexuel, et leurs patrons en proxénètes, c’est absolument limpide, et juridiquement solide, voyons ! Au passage se pose une question : si je vends des kleenex et du lubrifiant, comme Amazon, suis-je complice ?

Sans compter qu’en toute logique féministe, les vibromasseurs de formes suggestives reviennent à instrumentaliser l’image de l’homme, ce qui est très mal, vous en conviendrez aisément, et doit être interdit.

En pratique, on comprend que la justice n’aura pas son mot à dire ; ici, des adultes s’amusent avec des objets et il n’y a aucune victime notamment parce que l’image de la femme n’en est pas une et qu’elle ne peut pas ester en justice. Plus symptomatiquement, ces élus communistes puritains et ces féministes auto-proclamées renvoient encore la femme à son image d’être faible qu’il faut absolument protéger à coup de lois et d’interdictions morales que ne renieraient pas certaines monarchies du Golfe des moins laïques. On a vu plus porteur et plus juste, comme combat.

Ne reste plus que la morale, qu’il sera difficile de défendre ici puisqu’en contrepartie des associations féministes qui évoquent l’image de la femme dégradée, d’autres pourront arguer à bon droit que cela retire autant de prostituées du trottoir. Et pour cause : chaque nouvelle poupée introduite sur le marché entraîne l’élimination d’un nombre d’actes pour lesquels les clients se satisferont très bien de la substitution synthétique, sans plus avoir recours à la prostitution.

Autrement dit, il est évident que des associations qui luttent contre la prostitution devraient plutôt y trouver leur compte. Et on peut aussi parler du soutien des professions de santé et ce d’autant plus qu’actuellement le port du préservatif est en chute libre chez les professionnelles suite à la pénalisation des clients demandée à grands cris par… des associations féministes.

Bref, devant le combat contre-productif de certains politiciens et certains lobbyistes pas si bien intentionnés, le développement de cette affaire promet quelques moments de consternation et de probables tempêtes de facepalm.

Mais au-delà de ces aspects, cette affaire permet d’aborder une autre réflexion.

À l’évidence, il existe bel et bien un marché pour ces poupées (tant et si bien que lorsqu’il s’agit de les essayer, il y a même bousculade), et ce quand bien même cet ersatz reste très éloigné d’une vraie relation charnelle : beaucoup s’en contentent.

Or, sur le plan technologique, il n’y a guère d’effort d’imagination pour comprendre que ces poupées, pour le moment loin de la réalité, s’amélioreront et que l’écart sera progressivement comblé. D’une façon ou d’une autre, dans ce pays ou ailleurs et dans le cadre légal ou sur le marché noir, tout indique que ces robots sexuels seront amenés à se développer.

L’extension de la pratique promet d’avoir des effets profonds sur la société.

En effet, tout comme la prostitution traditionnelle perd maintenant du terrain face à la pornographie accessible de plus en plus facilement par internet, et qu’elle perd aussi face au développement du « casual sex » (coups sans lendemain, rencontres d’un soir) rendu très aisé grâce aux applications web dédiées, le sexe récréatif lui-même perd du terrain dès lors que l’investissement en temps et en argent est bien mieux rentabilisé avec des robots qui ne présentent déjà aucun risque de MST, ni bien sûr le risque de s’incruster, de s’attacher, ou d’imposer un engagement plus profond (apparition d’un enfant dans l’équation, par exemple).

En outre, l’arrivée de ces robots coïncide fortuitement (?) avec l’actuelle criminalisation plus ou moins larvée de l’acte sexuel et de tout ce qui l’entoure, depuis la drague jusqu’à l’acte en lui-même, pour lequel ne pas obtenir un consentement signé, rédigé en trois exemplaires et remis à notaire constituera un risque juridique palpable. Même le passage par la prostitution constitue maintenant un risque, tant pour le client que pour son entourage qui se verra de plus en plus accusé de laisser faire un esclavagiste sexuel (si ce n’est par la justice, au moins par la myriade d’associations lucratives sans but prétendument féministes). Enfin, à cette criminalisation de l’acte, on doit ajouter l’asymétrie de traitement judiciaire et financier fort défavorable aux hommes, depuis les gardes d’enfants jusqu’aux pensions alimentaires en passant par les peines de prison plus légères pour les femmes.

Bref, cette tendance et ces éléments déjà en place incitent à penser que va se développer l’utilisation de robots de plus en plus sophistiqués destinés à des pratiques sexuelles.

Il n’est pas non plus interdit de penser que, les technologies aidant, la robotisation et l’IA progressant tous les jours à pas de géant (de fourmis géantes pour le moment, de girafe dans quelques années…) à un moment donné, l’homme « moderne » aura un intérêt (économique, judiciaire, moral) bien compris à choisir ce genre de récréation sexuelle plutôt que prendre le risque d’une relation (tarifée ou non) avec une femme, surtout si elle est cornaquée par la fine fleur des hystériques féministes qu’on voit pulluler actuellement dans les médias.

Une conséquence logique possible, outre un délitement du concept de famille que les hommes ne seront plus du tout enclins à fonder, est une baisse marquée de la natalité (au moins par moyens naturels). De même, une autre conséquence logique possible est que les femmes, devant l’attrition du stock d’hommes disponibles et volontaires pour l’expérience de couple (avec les risques attachés), vont devoir faire assaut de compétition entre elles.

La société qui se dessine offre des perspectives inquiétantes. Dans ce contexte, on ne peut s’empêcher de noter que certains des combats féministes sont particulièrement contre-productifs voire dangereux en ce qu’ils poussent au développement de cette situation et de ces perspectives, en cherchant, plutôt que comprendre et s’adapter, à stigmatiser et punir comme le démontre la phalange activiste d’élus au Conseil de Paris.

Forcément, ça va bien se passer.