Petite réflexion du jour dans le cadre de la « Semaine de la presse et des médias dans l’école » et du débat de plus en plus présent et vif autour de la question devenue centrale de l’éducation aux médias. Un thème cher sur ce blog où la question a déjà été évoquée à plusieurs reprises (en 2008 déjà ou encore en 2013) ainsi que tout récemment avec l’interview de Virginie Spies. Dans ce contexte de questionnement et avant de possibles décisions politiques sur le sujet, il est intéressant de clarifier un point sur ce sujet.
L’éducation aux médias est un thème fondamental dans la construction personnelle de tout individu amené à devenir citoyen. Dans un quotidien partiellement saturé de sollicitations médiatiques, offrir la perspective d’une éducation aux médias relève d’un enseignement primordial pour comprendre et agir dans le monde tout comme dans son quotidien.
Cette promesse généraliste établie, il faut bien prendre conscience que l’éducation aux médias, c’est une méthode pour comprendre, décrypter, assimiler l’ensemble des sollicitations médiatiques et ce peu importe l’émetteur et le degré de confiance que nous lui accordons. Cette différenciation est capitale dans une mission d’éducation aux médias performante. Car à l’heure actuelle, et dans le contexte général de chasse aux fake news, on a tendance à lire et entendre de nombreux raccourcis faisant de l’enjeux de l’éducation aux médias, la livraison d’une boîte à outils pour débusquer et ne pas être charmé par les fake news.
Effectivement, il s’agit d’un volet indéniable de ce nouvel enseignement mais il ne doit pas en être la pierre angulaire. Eduquer les plus jeunes (comme n’importe qui d’ailleurs), c’est offrir les techniques, les réflexes, les habitudes permettant de comprendre le sous texte présent dans chaque texte (ou image ou son). Il y a le texte, il y a le sous texte mais il y a aussi le contexte.
Schématiquement, l’éducation aux médias, c’est faire prendre conscience aux plus jeunes que la hiérarchie de l’information dans le journal télévisé est une information à part entière (même si elle n’est pas énoncée), que le propriétaire d’un média est une information de contexte importante dans la ligne éditoriale ainsi que les enjeux inhérents à ce média, qu’une différence entre média public et média privé existe, qu’un attentat perpétrait à l’autre bout du monde et faisant de nombreux mort aura un impact médiatique moindre chez nous qu’un fait divers aussi triste soit-il qui s’est déroulé en France.
La liste de ces situations peut être très longue et n’est pas liée au phénomène des fake news même si elle est en lien ténu avec cela. Apprendre et maîtriser ces outils et savoir les mettre en perspective dans chaque situation médiatique, face à chaque outil est une nécessité pour arborer une citoyenneté éclairée et plurielle.
Education aux médias Fake news Journal Réflexion Semaine de la presse et des médias dans l'école Web 2018-03-20 jotbou