Notre aversion généralisée pour le jeu de la CFL est bien connue et on en est pas encore à regarder un match complet mais à date les Als de Marc Trestman sont beaux à voir. Le changment majeur se situe dans le choix de jeu, qu'on se plait à appeler le playcalling. À l'époque de Don Matthews, le jeu de passe principal des Alouettes était une sorte de mi-fade/mi-slant vers les lignes de côté qui forçait Calvillo à lancer le ballon vers l'épaule extérieure du receveur. C'était un jeu beaucoup trop difficile pour le gain de huit verges qui était le meilleur résultat possible et quand Calvillo manquait un peut de visou, ça donnait tout plein de passes incomplètes. Pourtant les Alouettes l'utilisaient 40 fois par match... On ne sait pas trop ce que les Als préconisaient à l'époque de Jim Popp mais on présume que le coordonateur offensif callait n'importe quoi pendant que Popp se regardait dans le mirioir ou parlait au cellulaire avec Réjean Tremblay.
Toujours est-il qu'avec Trestman, les locaux ressemblent à une équipe de la NFL. Oui, oui. Le mi-fade/mi-slant a été remplacé par des hooks et des passes au porteur de ballon dans le flat, des jeux qui ont fait leur preuves et qui ont des chances de marcher. Trestman sait aussi sortir le bon jeu au bon moment, comme la passe de 40-quelques verges à Danny Desriveaux au deuxième quart alors que les Bombers venait de rater un TD sur un 3e jeu. Une longue passe quand l'adversaire est déstabilisé, ça fait mal. Les Alouettes menaient 31-7 à la mi-temps et se sont fait remonter pour finalement gagner 38-24 mais que voulez-vous, on ne peut écouler le remps dans la CFL...
Les Stampeders de Calgary affronteront les Als jeudi prochain, on tentera d'en regarder encore un bout. Qui sait, la CFL fera peut-être finalemnt sa job de nous faire patienter jusqu'au début de la NFL...
Dans le calepin: Ne perdez pas votre temps à regarder les Alouettes à TSN, c'est à RDS que ça se passe. Notre ancien maitre à penser Pierre Vercheval était en grande forme hier, une explication technique attendait pas l'autre et il remarque immédiatement la clé sur chaque gros jeu. Sur le touché de Desriveaux au deuxième quart, ça lui a pris une fraction de seconde voir que ce dernier (un WR) était couvert pour un linebacker et que la différence de vitesse avantageait les Alouettes. Bravo Pierre.