Roc Marciano « RR2: The Bitter Dose » @@@½
Sagittarius Laisser un commentaireLe maître du noir-rap fait son retour et plus tôt que prévu, avec The Bitter Dose, suite de son roman audio Rosebudd’s Revenge paru il y a pratiquement un an. Au programme, quinze nouveaux chapitres aussi sombres que de l’encre, avec une pointe de rose rouge comme de l’hémoglobine.
Ne commençons pas par classer RR2 par rapport à son prédécesseur. Meilleur? moins bien ? c’est chose compliquée, « ça dépend ». Les récits criminels se suivent, et se ressemblent, toujours avec des grosses boucles façon pause-tape en guise d’ambiance sonore. Rien d’original de la part de notre auteur Roc Marciano, au point que cela devient dur de l’imaginer rapper sur d’autres types de beats. « Respected » ? ça aussi, ça ne change pas. C’est lui encore qui conçoit la majorité de ses instrumentaux, parce qu’on est jamais mieux servi que par soi-même et à lui le plus gros des benefs des ventes (le disque est auto-produit via sa structure Marci Enterprise). Pour le reste des détails, se référer à la chronique de Rosebudd’s Revenge pour éviter un involontaire copier/coller. C’est toujours très seventies, avec peu de moments d’action, comme un épisode de Derrick mais du pont de vue d’un malfrat faisant sa loi à Long Island. Ah, quoique si, il se passe des choses, rouges comme du piment : une scène de boules, avec gémissements et ressorts du lit qui grincent continuellement en fond sonore (« Bad Spring King« ).
Mauvaise langue je sais, et encore je tourne autour du pot pour éviter de dire que l’ennui peut pointer son nez à n’importe quel moment. Sauf que Roc Marcy a, comme toujours, plus d’un tour dans son sac, avec un choix de samples relativement singuliers, comme sur « C.V.S. » et sur « The Sauce« , futuriste comme il le dit, employant un flow inédit pour l’occasion, toujours phrase par phrase mais relativement plus rapide que ce qu’il sert habituellement. Il est vrai que le débit du rappeur est 1,2 fois plus rapide qu’auparavant, toujours avec un faux calme olympien, pour maintenir une forme de tension, et de sang froid, laissant parfois des temps de repos pour laisser diffuser les arômes des instrumentaux.
RR2 : The Bitter Dose sera un incontournable pour les fans hardcore du monsieur, mais les autres pourront y trouver leur compte avec des titres comme « Respected« , « The Sauce« , mais aussi « Tent City« , « Corniche » avec Action Bronson (un des deux seuls feats avec Knowledge the Pirate), ou encore ma préférée « Kill You » qui me donnerait presque des frissons tellement c’est l’angoisse. Aura-t-on droit à une trilogie? L’avenir nous le dira.