Pour comprendre l’origine de cette hécatombe, le chef de la mission fait appel à Luv Svendsen, spécialiste de ces phénomènes. Empêtrée dans une vie privée compliquée, et assez soulagée de pouvoir s’immerger dans le travail, Luv s’envole vers le Groenland. Ils sont maintenant neuf hommes et femmes, isolés dans la nuit polaire.
Le lendemain a lieu la première disparition. « Oh purée ! C’est plus flippant que ces précédents romans ! »
Je confirme ! Il y a eu du haut niveau de « flippage » intensif. Faut dire qu’en lisant le synopsis, on se doute bien que cette expédition va tourner au cauchemar. Ce n’est pas une surprise. Mais ce qui est surprenant c’est comment elle nous amène à faire de cette situation évidente une situation flippante.
Tout commence avec Luv. Tiens encore une femme, le personnage central de l’histoire. Ah oui, pour ceux qui n’ont jamais lu, sachez que l’auteure aime bien avoir des héroïnes écorchées par la vie, avec des démons à combattre. C’est le cas pour Luv Svendsen. C’est une scientifique et quand on lui propose de venir rejoindre une expédition au fin fond de calotte glacière, son sang ne fait qu’un tour et elle part….pour la science….ou pas.
Luv pose son pied sur ce sol polaire dans des conditions climatiques extrêmes : nuit polaire et tempêtes à gogo ! Des conditions idéales non ? Bah non, je confirme. Car ce qui devait arriver, arriva. Cette nuit polaire rend les gens un peu …malades dans tous les sens du terme (vais-je dire :-)). Et voilà, un des membres qui s’amuse à disparaitre dans ce paysage si hostile.
Je stoppe là. Moi aussi j’ai cru que j’avais capté ! Que nenni ! Sonja Delzongle a plus d’un tour dans son sac…sinon elle ne serait pas aussi douée …même carrément tordue ! En ce moment, je ne lis que des romans de nanas sacrément tordues comme j’aime.
Est-ce un thriller ? un roman noir ? un huis clos ? Les 3 à la fois ! C’est pas mal pour un roman d’avoir tout de palpitant de réunis : l’angoisse pesante avec ces membres enfermés dans une base où les éléments se déchaînent et sont contre les hommes, la noirceur des hommes au fond d’eux qu’ils soient vivants ou morts et la mort …naturelle ou pas.
Il est clairement impossible de passer un mauvais moment en lisant Boréal (à moins de ne pas aimer l’auteure certes). Elle a laissé de côté ses personnages précédents et elle a réussi le test du « je redémarre à zéro ». C’est un risque mais elle a bien fait de le prendre. De toute façon, elle adore se lancer des défis et quand elle sort de sa zone de confort, ça donne cet pépite.
Et oui, Sonja, tu en es capable et continues ainsi. Tu as bien fait de remettre en question (c’est moins cher qu’une thérapie et c’est plus facile à mettre sur une étagère :-).
Boréal de Sonja Delzongle – Editions Denoël – Collection Sueurs Froides – paru le 08/03/2018 – 448 pages – 20.50€