Élégie sur la maison d'enfance

Publié le 19 mars 2018 par Christian Cottet-Emard

Tu naviguais à vue dans la houle d’un songe il te dicta cette élégie funèbre

Il était trop tard pour habiter encore la maison d’enfance

Le portail s’ouvrit sur ce monde de ténèbres qu’elle était devenue et tu la rachetas à prix d’or afin d’en chasser tous les inconnus

L’argent les dispersa comme des spectres mais plus rien ne pouvait ramener le vieux tilleul à sa place même si ses racines erraient encore sous la terre désormais sans mémoire

Alors tu fis raser les murs jusqu’aux fondations pour ouvrir un grand pré où tu plantas un nouveau tilleul

Cette colère en toi s’en apaisa ce feu d’enfer dans un bloc de glace devint la douce flamme de la bougie qui luit dans l’ombre pour éclairer et réconforter non pour brûler

(Extrait de mon poème Paysage / Évasion, sixième partie)

© Éditions Orage-Lagune-Express, 2018

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