Les lectures françaises du roi Louis II de Bavière (4): l'oeuvre historique de Jean-Baptiste Capefigue

Publié le 17 mars 2018 par Luc-Henri Roger @munichandco

Les derniers jours de Trianon,
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C'est encore un des premiers grands historiens du Roi Louis II de Bavière, Gottfried von Böhm,  qui nous signale le grand intérêt que le Roi Louis II portait aux ouvrages de Jean-Baptiste Capefigue, un historien conservateur français à qui l'on doit une énorme production sur L'Ancien Régime. Le roi, reconnaissant, avait fait décorer Capefigue. Böhm cite à ce propos une lettre du secrétaire de l'historien, H. Guerinot dans laquelle signale que Capefigue accepte "avec un grand et légitime orgueil la distinction honorifique que S.M. le Roi de Bavière daigne lui offrir, hommage flatteur rendu à ses oeuvres littéraires. M, Capefigue espère mériter cette grande faveur en accomplissant les voeux exprimés par S.M. pour la publication de son Histoire de France par grandes époques le but de sa vie."
Comme on peut le lire, Louis II avait souhaité que Capefigue rédigeât une histoire de France, ce que l'historien ne put réaliser, car il mourut le 28 décembre 1872.  Böhm ne cite pas les oeuvres de Capefigue que Louis II a pu lire, mais il suffit de prendre connaissance de  la liste des ouvrages du très prolifique écrivain français pour s'en faire une idée. Il est à remarquer que les oeuvres de Capefigue ont été jugées comme peu fiables déjà par ses contemporains, qui relevaient également que  son style dénotait la précipitation de la rédaction. Nous reproduisons ici l'entrée CAPEFIGUE, très complète, du Dictionnaire universel des contemporains de Gustave Vapereau, dont la 5ème édition fut publiée chez Hachette en 1880:
"CAPEFIGUE (Jean-Baptiste-Honoré-Raymond), publiciste français, né à Marseille en 1802, vint à Paris en 1821, suivit longtemps les cours de l'École des chartes, et commença son droit. Mais il se lança bientôt dans le journalisme et devint rédacteur de la Quotidienne. Sous le ministère Martignac, il fut choisi pour diriger le Messager des Chambres. Apres la révolution de Juillet, il fournit des articles qui attestaient une facilité d'improvisation toute méridionale au Temps, au Moniteur du Commerce, au Courrier français, à l'Europe monarchique, à la Gazette de France, etc. II continuait à produire des publications historiques qui lui avaient déjà valu, sous la Restauration, quelques succès. La Société catholique des bons livres avait couronné sa Vie de saint Vincent de Paul (1827, in 8), et quelques-uns de ses mémoires avaient été accueillis par l'Académie des inscriptions et belles-lettres. 
Ses principales productions, dans ce genre, son Histoire philosophique des Juifs depuis la décadence des Machabées jusqu'à nos jours (1833, in-8), couronnée par l'Académie des inscriptions, Charlemagne (1841, 2 vol. in-8); Hugues Capet et la troisième race jusqu'à Philippe Auguste (1839, 4 vol. in 8); Histoire de Philippe Auguste (1829, 4 vol in 8), couronnée par l'Institut, « le seul de ses ouvrages, dit un bibliographe, où il y ait une apparence d'études sérieuses; » Histoire constitutionnelle et administrative de la France, depuis la mort de Philippe Auguste jusqu'à la fin du règne de Louis XI (1831-1833, 4 vol. in-8); François 1er et la Renaissance (1844, 4 vol. in 8) Histoire de la Réforme, de la Ligue et du règne de Henri IV (1834-1835, 8 vol. in 8) Richelieu, Mazarin, la Fronde et le règne de Louis XIV (1835-1836, 8 vol. in 8); Louis XIV, son gouvernement et ses relations diplomatiques avec Europe (1837- 1838, 6 vol. m 8); Jacques II à Saint-Germain (1832, 2 vol. in-S) Philippe d'Orléans, régent de France (1838, 2 vol. in-8), Louis XV et la société du XVIIIème siècle (1842,4 vol. in 8), Louis XVI, son administration et ses relations diplomatiques avec l'Europe (1844, 4 vol. in-8); L'Europe pendant la Révolution française (1843, 4 vol. in-8); l'Europe pendant le Consulat et l'Empire de Napoléon (1839-1841, 10 vol. in-8); les Cent Jours (1841, 2 vol. in-8) Histoire de la Restauration et des causes qui ont amené la chute de la branche aînée des Bourbons (1831-1833, 10 vol. in-8); les Diplomates européens ( 1845, 4 vol. in-8), l'Europe depuis l'avènement de Louis-Philippe (1845-1846, 10 vol. in 8); le Congrès de Vienne (1847, in-8); les Quatre premiers siècles de l'Église chrétienne (1850, 3 vol in 8); l'Église au moyen âge (1852, 2 vol m 8); l'Église pendant les quatre derniers siècles (1854 1856, 4 vol. in 8); Histoire des grandes opérations financières (1855, 1858, 4 vol. in-8) Avant 1789, Royauté, Droit, Liberté (1857, in 8); l'Église pendant les quatre derniers siècles (1858, 3 vol. in-8), etc. 
Quelques-uns de ces nombreux ouvrages, d'abord signés un Homme d'Etat, appartiennent à une époque ou M. Capefigue, grâce à la complaisance du ministre Guizot, vivait tout entier dans le commerce des documents diplomatiques, et puisait à discrétion dans les plus précieuses archives de l'Etat. La reproduction dans ses livres d'une foule de pièces dont plusieurs ont paru d'une authenticité douteuse a donné lieu à beaucoup de contestations. On reprochait, d'ailleurs, à l'auteur, dont les théories tendent à la glorification de l'absolutisme politique et de l'intolérance, des défauts de composition et de style indiquant l'extrême précipitation du travail. La révolution de 1848 ferma à M. Capefigue les archives des affaires étrangères, et la Revue rétrospective mit au jour sa large participation aux fonds secrets. Il combattit un des premiers la République dans l'Assemblée nationale, et, pendant deux ans, dicta les plans de la contre-révolution dans des lettres datées de Londres, de Vienne, de Berlin, et signées symboliquement d'une croix ou d'un fer à cheval, jusqu'au moment où la loi Tanguy imposa aux journalistes l'obligation de la signature. Il entreprit depuis de mettre en relief les figures féminines plus brillantes que recommandables des deux derniers siècles Mme de Pompadour (1858, in-12) Mme la comtesse du Barry (1858, 2 vol. in-12) Mlle de La Vallière et les favorites des trois âges de Louis XIV(1859); les Derniers jours de Trianon (1866- in-18), la Favorite d'un roi de Prusse(1867 in-18), la Duchesse de Bourgogne et la vieillesse de Louis XIV (1867, in-18), la Marquise du Châtelet et les Amies des philosophes du XVIIIème siècle (1868, in-18), Madame de Montespan et les splendeurs de Versailles (1868, in-18); Isabelle de Castille (1869 in 18), etc. 
M. Capefique est mort à Paris, le 23 décembre 1872."
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