On ne lit pas Ken Follet pour le style mais pour l’efficacité de l’histoire. Et avec Apocalypse sur commande, j’ai été bien servie.
L’action se passe en Californie au tournant des années 90. Richard Granger, alias Ricky, alias Priest pour la petite communauté post-hippie qu’il dirige, a décidé de voler un gros camion, plus précisément un vibrateur sismique utilisé par les compagnies pétrolières pour tester les risques de tremblements de terre sur les lieux de forage. Il faut savoir que ce groupuscule vit en marge de la société, sans argent, sans communications modernes, sans électricité. Priest a eu une idée. Provoquer un tremblement de terre pour convaincre le gouverneur de l’État de faire cesser la construction d’un barrage qui submergera les installations et le vignoble de la communauté. Rien que ça!
Follett sait mener une histoire et vous faire vous cramponner à votre livre. Dès le départ, on est suspendu aux péripéties de ce vieux bandit illettré, recyclé en apôtre de l’amour en autant qu’il lui est adressé, qui se sort à tout coup du pétrin dans lequel sa témérité l’a jeté. S’il est futé, son ignorance, due en partie à son illettrisme, en partie à son isolement de quelque 25 ans hors du monde moderne, lui fait faire de nombreuses erreurs de jugement qui minent les chances de succès de son improbable projet.
Apocalypse sur commande, sans prétendre à la grande littérature, vous fera passer un bon moment ponctué de nombreuses palpitations.
Ken Follett, Apocalypse sur commande, Livre de poche, 1998, 408 pages