J'ai découvert un Maxime Le Forrestier inconnu. Il racontait sa vie à France Culture. Elle ne semblait pas gaie. Des parents qui se déchirent, et divorcent, des études prématurément finies, une soeur qu'il suit dans la musique, mais qui le quitte pour l'illusion hippie. Il semble avoir été lâché de partout. C'est d'ailleurs à cela qu'il doit son succès. Car, lorsque sa soeur, qui commençait à être célèbre, rompt les ponts, il doit prendre sa suite. Et il connaît un succès immédiat. Curieusement, tout ce que je chantonne de lui vient de ses débuts. Mais, là aussi, son succès est une méprise. Ce n'est pas l'artiste engagé que l'on croyait alors. "Le parachutiste" n'est pas un appel à la révolte, mais une anecdote personnelle : il a de l'estime pour l'armée. Quant à San Francisco, il y est allé dans les pas de sa soeur, et sans y comprendre grand chose. Les seuls points un peu solides de sa vie semblent avoir été Brassens et les chevaux. Boris Cirulnik dirait peut-être qu'il a manqué de points d'ancrage. D'où une résilience par terrible, et un homme fragile ?