Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur(e) auto-édité(e), ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ... Cette semaine, c'est au tour de Amanda Costello
Les présentations Pour commencer, est-il possible de vous présenter en quelques mots ?(Etudes, métier, loisirs, etc.)
En quelques mots dites-vous ? Si j’avais 20 ans, je vous répondrais « aucun problème, Audrey » mais quand on commence à compter par dizaines les kilomètres de l’existence, il devient difficile de « présenter en quelques mots » l’expédition d’une vie… Essayons, et tant pis pour vous si les « quelques mots » s’étirent, s’insinuent dans les interstices et finissent par squatter votre blog !
Je suis juriste de formation, spécialisée en Droit International Public et en Sciences politiques, et j’ai travaillé pendant de longues années dans le domaine des Droits Humains et en particulier dans la défense et la promotion des peuples et surtout des droits des femmes et des enfants en Amérique Latine où j’ai vécu très longtemps. Successivement, du monde juridique j’ai glissé vers celui de la psychologie pour venir en aide aux personnes détruites par les violences, tortures, simulacres d’exécution, menaces, dans le continent latino-américain. Pendant des années, j’ai côtoyé la souffrance et la mort. Cela a forgé mon âme et mon esprit, a orienté mes choix, a marqué définitivement mon chemin de vie et a bien évidemment influencé ma plume. Je vous vois déglutir, chère Audrey. Ne vous inquiétez pas. Je m’arrête là. Ne me voyez surtout pas en Jeanne d’Arc ou Don Quichotte Guevariste, je suis juste une idéaliste éprise de justice qui a mis au service de ses valeurs ses connaissances et son énergie.Les circonstances de la vie ont fait qu’ensuite je sois passée de la défense des peuples et des personnes contre la violence et l’injustice du pouvoir à la lutte contre la douleur inutile - conséquence de la maladie ou de la vieillesse – et contre le manque de respect et de dignité des patients en souffrance. Un nouveau cheval de bataille à enfourcher. Il m’a conduit à me dédier aujourd’hui aux soins palliatifs, à l’accompagnement en fin de vie, à m’occuper du processus du deuil chez les adultes et chez les enfants, à former les soignants et les accompagnants et à poursuivre mes recherches sur la vie, la mort et sur ce qui se passe après…Pour ce faire, j’ai élargi mon domaine d’apprentissage suivant entre autres, une formation de counseling avec le docteur Carl Simonton, cancérologue américain, une autre en EFT (Emotional Freedom Techniques), en France, avec Geneviève Gagos et sur le deuil avec le docteur Michel Hanus. J’ai fondé différentes associations de bénévolat dans le domaine des Droits Humains, de la culture et des soins palliatifs. La dernière, je l’ai créée après la mort de mon mari des suites d’un cancer, l’Association Paulo Parra pour la Recherche sur la Fin de Vie – A.R.T. Je donne des conférences et des cours en communication, estime de soi, développement personnel, relation d’aide, accompagnement, soins palliatifs et deuil. J’accompagne des adultes et des enfants en séance individuelle ou en groupes de deuil.Voilà pour le panorama rapide - façon Sélectiondu Reader’s Digest - des fameux « quelques mots » que vous m’avez demandés.Passons à la partie sympa de votre question : les loisirs. Je fais partie de la catégorie des sportifs et des « Grands voyageurs ». J’ai l’avantage de parler cinq langues couramment et d’en baragouiner deux autres, ce qui me facilite grandement la communication. J’ai d’abord beaucoup voyagé pour mon activité d’observation et de défense des Droits Humains étudiant les peuples et leurs traditions, et suivant les enseignements de certains grands chamanes. Aux voyages confortables, j’ai toujours préféré l’aventure loin des sentiers battus. Aujourd’hui, ça n’a pas changé. Selon les lieux et les époques , à cheval, en voilier, en canoë, à pied… j’ai parcouru une partie de la Mongolie, les Andes, l’Amazonie, le Spitzberg, le Groenland, le Ladakh, le Yukon, les Etats Unis, le Sénégal, la Zambie, la Tanzanie et de nombreux pays d’Amérique Latine… enrichissant ainsi mon fonds documentaire de clichés et d’informations pour mes recherches et mes livres. Mais il me reste tant à découvrir !Vous voulez que je résume ? D’accord. Je vais donc répondre façon quiz, chère Audrey.Mes passions : Les « Autres » , la lutte pour la Justice, la défense de la Planète. Élargir mes connaissances (physique quantique, spiritualité…), l’amour et la défense des animaux (je viens de perdre deux de mes chiens de vieillesse et ce fut un drame pour moi et pour ma petite dernière, une Bergère des Pyrénées). Les voyages aventureux et de découverte. L’équitation et les sports variés. L’écriture.J’aime : tout ce qui, dans les rapports humains, est authentique et sincère, tout ce qui est empreint d’humilité intellectuelle, la reconnaissance des propres limites, le sens de gratitude, la recherche du bonheur et de la joie, les valeurs pour lesquelles cela vaut la peine de s’engager et de donner un sens à la vie, la découverte, la connaissance…Je n’aime pas : la lâcheté, l’orgueil, l’égoïsme, la trahison, le manque de respect de la parole donnée, la violence…Quel genre littéraire appréciez-vous lire ?
Quel est votre top 5 des auteurs favoris ?
de cette méthode de publication ?Au niveau des avantages, l’autoédition permet la totale liberté aux auteur/es et cela vaut son pesant d’or. Tout se passe en direct. L’auteur ne dépend de personne, ne doit rendre compte à qui que ce soit, choisit son titre, sa couverture, établit une relation directe avec son lectorat sans filtre, fixe son prix de vente, décide ses campagnes de promotion, peut proposer ses livres à des concours, les vendre dans des salons, dans les espaces culturels des grandes surfaces, sur son blog ou site, sur sa page Youtube, sur des plateformes, sur les réseaux sociaux… Bien sûr cela représente une masse de travail, d’organisation, de gestion. Cela signifie aussi apprendre des techniques de communication, s’appuyer sur des compétences externes, graphistes, correcteurs, etc. C’est le prix de la liberté.Tous mes livres sont actuellement disponibles en autoédition sur Amazon, en version e-book et papier. La seule exception est le livre pour enfants « Padi et l’aventure de la vie »qui est proposé seulement en version papier. C’est un ouvrage magnifique, en A4, de 134 pages en quadrichromie avec plus de 200 photos et dessins. Il pourrait être lu sans problème sur un ordinateur mais la technologie actuelle ne permet pas de le mettre sur Kindle. Il y a encore quelque temps, il n’était pas possible de le publier avec le système de Print on demandd’Amazon. Le coût de l’exemplaire était prohibitif. Aujourd’hui, c’est faisable et le livre est parfait, avec un prix plus que raisonnable au vu de la qualité. L’inconvénient ? C’est la non visibilité en librairie. C’est le refus des libraires de prendre en dépôt des livres autoédités. L’autoédition est aujourd’hui une réalité et le monde de l’édition et de la diffusion ne peut plus l’ignorer et pourtant…Pour un livre comme celui destiné aux enfants, c’est un handicap, car ce livre aurait besoin d’être disponible en librairie pour les familles, les enseignants, les soignants, les bibliothèques… J’espère un jour trouver l’éditeur engagé capable de se lancer avec « Padi et l’aventure de la vie ».- Les petits plus -Avez-vous une petite anecdote lors d'une rencontre avec vos fans ?C’est une expérience à la fois tendre et un peu triste. Un jour, j’étais dans l’espace culturel d’un grand magasin qui avait accueilli mes livres et je présentais mes livres aux personnes intéressées. Sur ma table mes ouvrages pour les adultes et naturellement le seul que j’ai écrit pour les enfants« Padi et l’aventure de la vie ». Une dame et une petite fille s’approchent et pendant que je réponds aux questions de la maman sur mon livre « Les Amours Impossibles des Femmes qui ont changé le monde », la petite feuilletait le livre de Padi. La dame remercie et s’en va visiter d’autres rayons de livres. Quelques minutes plus tard, la fillette revient et m’interroge sur les personnages de mon livre tout en continuant à regarder chaque page. Elle s’arrête sur les deux pages où les dessins illustrent le parallélisme entre la vie d’un chat et celle de Padi. Et, elle me demande :C’est comme ça aussi pour ma grand-mère, n’est-ce pas ?Ne connaissant pas l’histoire de cette famille, je lui demande d’abord son prénom Héloïse, me dit-elle avec un sourire tristounet. Je choisis de répondre de façon assez générale et lui explique que c’est ainsi pour chacun et chacune de nous. Et elle continue : Tu sais, ma grand-mère, c’est comme dans ton livre. Moi aussi, je lui ai porté des fleurs. Il est vrai ton livre. La dame cherchant sa fille l’aperçoit en conversation avec moi et revient. L’enfant lui demande d’acheter mon livre. Mais la maman n’est pas du même avis et l’entraine avec elle en s’excusant pour le « caprice » de sa fille. En partant, elle glisse à voix basse : Vous savez, elle vient de perdre sa grand-mère… ma belle-mère, et elle est un peu déboussolée. Elle s’y habituera. Avec le temps, tout passe. La femme s’en va, pressée de se libérer de cette situation. Je ne peux donc pas lui expliquer que le temps n’efface pas tout, que la perte d’une grand-mère dans l’enfance est un évènement grave, que c’est la première expérience avec la mort que sa fille affronte, que le deuil d’un enfant doit être accompagné… Et je reste un peu déçue de n’avoir pu l’aider à comprendre le besoin de la petite Héloïse. Un peu plus tard, voilà qu’Héloïse revient en courant. Maman est en train d’essayer des fringues, je peux regarder ton livre ? C’est alors que me vient l’idée. Je mets le livre dans un sac et le lui offre. Cette fois, le sourire est radieux et elle s’échappe à toute vitesse, son paquet sous le bras. Et moi ? Je suis heureuse comme si j’avais gagné le Prix Nobel de littérature ! Padi fera compagnie à cette petite fille. Elle va l’aider à exprimer ses émotions et soulager un peu la douleur de l’absence de la grand-mère. Malheureusement, le sourire d’Héloïse et le mien se sont éteints rapidement avec l’arrivée d’une femme en furie qui me balance le livre, encore dans le sac en papier, et me demande si c’est ma méthode pour obliger les clients à acheter mes bouquins ! Voilà comme un conte de fées peut se transformer en cauchemar. D'ailleurs, où peut-on vous rencontrer pour boire un café et/ou pour une petite dédicace ?Pas très facile, chère Audrey car je suis entre deux pays et toujours en mouvement. Mais si vous m’envoyez un mail et me dites que vous êtes de passage en Italie du Nord ou à Paris, ville que je fréquente principalement, on peut se mettre d’accord. Ou à un salon du livre ? Ou, pourquoi pas, si vous m’invitez à participer à un salon, à tenir une conférence dans votre école, votre centre culturel… je viendrai !Une petite chose à ajouter ?Oui. J’aimerais revenir en conclusion sur l’importance de la lecture. Posons-nous la question : qui nous a initié à la lecture ? Comment est né notre amour pour les livres ? Comment s’est manifestée notre envie d’écrire ? Un enfant qui lit régulièrement aujourd'hui est un adulte qui ne pourra plus se passer de lire. Si vous avez des enfants, aidez-les à tomber amoureux des livres. Lisez avec eux, lisez pour eux. L’enfant est un copieur (dans le bon sens du terme). Il suit le mécanisme du mimétisme. Il fait « comme maman », « comme papa ». Alors lisez, commentez ce que vous lisez, partagez votre histoire, faites-le rire, en accord avec son âge bien sûr. Aujourd’hui la littérature jeunesse est absolument magnifique. Les livres sont beaux, soignés, originaux, ont parfois des formes incroyables, des matériaux bizarres qui attirent l’enfant. Suscitez sa curiosité. Il délaissera peut-être la tablette, le Smartphone, les jeux vidéos, la TV… Nous pourrons ainsi avoir des échanges plus profonds avec nos enfants, en stimulant leur créativité, leur goût de l’imaginaire et cela aura certainement un effet positif pour leur futur et pour celui de l’humanité.Le blog de l'auteure par ici !