Concept map et mind map : même combat ?

Publié le 03 juillet 2008 par Magistra

Les cartes conceptuelles (ou concept map), sont - malheureusement -  très souvent confondues avec les cartes heuristiques (il suffit par exemple de lire la définition de Wikipédia de la carte heuristique). Si les deux outils ont effectivement de nombreux points communs, ils ont néanmoins quelques différences importantes. Essayons de préciser un peu les choses ….

 1. Les “inventeurs”

La carte heuristique a été formalisée par un scientifique américain du nom de Tony Buzan (j’aurais l’occasion d’en reparler bientôt). Ce chercheur, spécialiste du cerveau, s’est penché sur les notions d’apprentissage, de mémorisation, ce qui a abouti à la technique du mind mapping.

La carte  conceptuelle, elle, trouve son origine a peu près à la même époque (dans les années 70), dans les recherches menées par Joseph D. Novak à l’université de Cornell.

2. Définitions stricto sensu

Les concept maps et les mind maps sont teoutes deux des diagrammes qui nous permettent d’organiser de l’information, mais :

- les mind maps sont des schémas arborescents, comportant un centre, dont partent différentes branches accompagnées d’un mot clé. On les lit donc du centre vers l’extérieur, et dans le sens des aiguilles d’une montre.

- les concept maps sont des schémas dans lesquels plusieurs idées de la même importance peuvent se cotôyer ; les “concepts”, représentés par un mot-clé, sont hiérachisés du haut vers le bas, et sont reliés à l’aide d’un lien lui-même accompagné d’un mot qui permet de préciser le rapport entre les deux concepts. La carte conceptuelle se lit donc de haut en bas.

3. Différences fondamentales

Alors que la carte heuristique repose sur le principe d’irradiation à partir d’un centre unique, la carte conceptuelle offre la possibilité d’avoir plusieurs concepts de même importance qui se côtoient, et surtout, elle autorise les “liens croisés”, autrement dit la possibilité de créer des relations entre des concepts dans différentes régions de la carte conceptuelle.

En d’autres termes, l’efficacité d’une mind map repose sur le soin que l’on aura apporté à définir son centre, puis les branches et sous branches accompagnées de leur mot-clé. Une bonne carte heuristique sera par ailleurs accompagnée de couleurs et d’illustrations, destinées à renforcer son impact.

Une bonne carte conceptuelle, elle, reposera sur la structure hiérarchique de ses concepts, et sur la pertinence des liens croisés.

En conclusion, je reprendrai les mots de Jean-Luc Deladrière sur le site Pétillant :

“La différence entre les deux méthodes est certes la disposition spatiale des informations, mais surtout la façon dont elles favorisent ou non les mécanismes naturels du cerveau (cf. l’introduction aux cartes heuristiques pour comprendre leur fonctionnement).

En d’autres mots (bien que ce soit réducteur) :
  les concept maps permettent de formaliser un savoir ;
  les cartes heuristiques facilitent la mémorisation d’un savoir.”

 Pour en savoir plus sur les cartes conceptuelles, (et avoir quelques exemples) je vous conseille notamment la lecture de la traduction d’un article de son “inventeur”, J Novak : la théorie qui sous-tend les cartes conceptuelles et la façon de les construire.

 Le site Institute for Human and Machine Cognition, qui est une mine d’or sur les concept maps, vous propose une carte conceptuelle … sur les cartes conceptuelles (en anglais).

Enfin, le site Mindcator propose un dossier tout à fait pertinent sur les cartes heuristiques et conceptuelles.

Tags : cartes conceptuelles, concept maps
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