Quel est l'impact du blogging sur la société?
La montée en puissance de l’Internet, a favorisé le journalisme des blogueurs. A l’affût de ce qui se passe dans leur entourage, ils montre un état d’esprit qui continue d’étonner. Amroune Layachi, militant des Droits de l’Homme et auteur du blog hogra en Algerie(Injustice en Algérie) en est venu à cette forme d’expression après un parcours des plus chaotiques.
Ancien cadre des impôts, il fut victime d’une cabale qui le conduira à faire un séjour en prison. Très remonté contre ses détracteurs, cet ancien fonctionnaire a certainement dû prendre la mesure de la passion fusionnelle et passionnelle que vouent les autorités, voire également une partie de la société algérienne, à l’égard de la cause palestinienne. Un tantinet impertinent, Amroune Layachi va prononcer ce qui s’apparente à une « auto excommunication symbolique » en demandant publiquement au ministère des Affaires étrangères de lui accorder l’autorisation de changer de nationalité au profit d’Israël.
Il expliquera plus tard, que c’était « un coup de gueule pour attirer l’attention sur lui ». Dans sa petite ville de M’sila, à 250 km au sud-est d’Alger, son blog s’est intéressé, aux athées, un sujet, relève-t-il dont aucun journal ne veut alors que le phénomène existe réellement.
« J’ai été le premier à aborder l’affaire de la secte des Ahmadites avant même qu’Amnesty international ne s’empare du sujet » confie-t-il. Son blog a également dénoncé la profanation du cimetière juif local « de la part de la mafia du foncier ». En 2016, le bloggeur doit affronter une condamnation émanant de la Justice pour offense au président de la République sur Facebook et le blog Hogra.centerblog.
Soutenu par la Ligue algérienne des Droits de l’Homme dont il était membre à l’époque, le bloggeur s’en sortira avec une amende de 80 millions de centimes (5700 euros environ). Mais les bloggeurs n’ont pas tous le parcours de Layachi. Aucune association ne peut leur venir en aide, ils sont contraints d’activer à leurs risques et périls. « Les bloggeurs dérangent. Le pouvoir judiciaire s’abat sur eux pour étouffer leurs voix » observe Abdou Semmar. Pour lui « la liberté d’expression est encore plus contrôlée par rapport à l’ancienne presse écrite ».
Il énumère les noms des bloggeurs emprisonnés dont un décédera : Mohamed Tamalt « mort en prison dans des conditions très floues en décembre 2016 », Merzoug Touati, animateur du blog Alhogra et Youcef Ould Dada bloggeur de Ghardaïa « qui ont diffusé une vidéo de ce qui semble être un flagrant délit de vol commis par des officiers de police ». « Les pages Facebook sont devenues de véritables médias où les informations qui ne peuvent paraître dans la presse classique sont diffusées à une large échelle » analyse le journaliste d’Algériepar
28/02/2018/dans Liberté d'expression, Monde /par Larbi Graine
http://www.loeildelexile.org/2018/02/28/televisions-algeriennes/